Une opération de blocage de l'accès à l'aérodrome de Bourg-en-Bresse a été menée tôt ce matin, mardi 3 septembre. Les entreprises qui travaillent sur la plate-forme aéroportuaire dénoncent l'arrivée imminente de plusieurs centaines de caravanes de gens du voyage. Un rassemblement pourtant validé par les autorités.
Les premiers camions sont arrivés tôt, ce mardi 3 septembre, sur la principale route d'accès à l'aérodrome de Bourg-en-Bresse. Des blocs de béton ont été installés afin d'empêcher l'installation de plusieurs centaines de caravanes de gens du voyage.
Un aérodrome fermé
Depuis plusieurs semaines, les employeurs des entreprises qui travaillent sur le site dénoncent la décision préfectorale autorisant ce rassemblement. Ils craignent de fortes pertes d'exploitation, car pendant au moins dix jours, les pistes seront interdites au trafic aérien.
Le groupe Aerolight, qui emploie dix salariés, et utilise la piste pour les avions qu'il répare, estime ainsi sa perte à 100 000 euros. Jean-Baptiste Bely, son directeur, est au bord des larmes, il explique être "à bout".
C'est dix ans de travail partis en fumée, de l'investissement personnel. On est à bout, il ne fallait pas ça en plus.
Jean-Baptiste Bely, directeur de Aerolight
900 caravanes attendues
L'aérodrome "Terre des hommes", à Bourg-en-Bresse, doit accueillir le rassemblement régional évangélique annuel des gens du voyage. Le site a été choisi et réquisitionné par la préfecture de l’Ain, 900 caravanes, 4 000 personnes et 1 500 véhicules devraient s'y installer. Le pasteur de la mission évangélique se justifie en expliquant qu'un autre lieu était possible pour accueillir la communauté.
Nous n'y sommes pour rien, c'est la préfecture qui a choisi cet aérodrome. Nous, on nous aurait donné un champ, c'est nous qui aurions indemnisé l'agriculteur.
Paul Lefevre, pasteur de la mission évangélique
Un coût pour la collectivité
Les différentes structures qui travaillent sur la plate-forme emploient 18 salariés. Ils étaient mobilisés ce mardi matin afin de protester. Selon nos informations, ils ont obtenu l'assurance d'un rendez-vous en préfecture pour évoquer d'éventuelles indemnisations. Au total, le coût d’occupation des lieux par les gens du voyage est chiffré autour de 400 000 euros.
Manifestation interdite
Un arrêté préfectoral a été affiché aux abords de l'aérodrome indiquant l'interdiction de "toute manifestation ou rassemblement ayant pour objet le blocage de l'aérodrome". Les autorités redoutant que les familles de gens du voyage n'aillent s'installer ailleurs, sur "des terrains non prévus à cet effet".
Le blocage de ce matin s'est déroulé dans le calme. En milieu de matinée, le principal point de blocage était levé. Des camions procédaient au balisage du site, selon notre équipe de journalistes sur place.