Maison d’Izieu : l’histoire de Georgy, une exposition à hauteur d’enfant

La maison d'Izieu, dans l’Ain, propose de découvrir l'histoire de Georgy, un des 44 enfants raflés en 1944. Grâce à un don de l'historien et avocat Serge Klarsferld, des archives ont permis de retracer l'histoire du petit garçon et de sa famille autrichienne qui a fui les Nazis...

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«  Chère maman,  je vais bien et je suis en bonne santé... Et si tu peux, envoie-moi un cahier. Je t’embrasse de tout mon cœur ».

Lettre de Georgy à sa maman, 1943

Georges Halpern arrive à Izieu en 1943. Il a alors 7 ans.  Un père enfermé dans un camp de travail, une mère soignée de la tuberculose à Hauteville, Georgy fait partie du premier groupe d’enfants qui s’installe dans la colonie de l’Ain. Et des enfants raflés en avril 1944 sur commandement de Klaus Barbie.

Un trésor de souvenirs... 

Un jeune garçon vif, souriant. Les bribes de son histoire sont aujourd’hui exposées au mémorial. Des dessins, des lettres, des photos : les souvenirs heureux d'une famille juive, avant qu’elle ne cherche à fuir l'Autriche nazie. « C’est un trésor parce que c’est autant de traces, de témoignages, d’une vie de famille, tout simplement », explique Stéphanie Boissard, la commissaire de l’exposition. « Ça matérialise aussi l’humanité, il y a le père Julius, la mère Séraphine, et quand on les voit, c’est autre chose, quand on voit aussi les photos d’une famille qui prend les photos d’un petit garçon qui grandit et qui sait faire ses lacets », ajoute-t-elle.

Et un don de la famille Klasferld 

Des documents sauvés par Serge Klasferld. Au décès des parents de Georgy, l’avocat et historien finit par remettre la main sur ces archives, gardées dans une boîte, et décide d’en faire don à la maison d’Izieu. « J’ai restitué une partie, non pas du larcin, mais d’une acquisition plus ou moins légale, parce que j’ai pensé que ce serait bien que Georgy soit dans un musée », explique Serge Klasferld.

Car Georgy est un des rares enfants à correspondre avec ses parents, pendant son séjour à Izieu. Une trentaine de lettres, entre l’insouciance de l’enfance et la tristesse d’un petit garçon séparé de ses parents. « Georgy, c’est vraiment notre reporter en herbe, c’est-à-dire qu’au travers de ses lettres, il raconte toute sa vie quotidienne à ses parents », raconte Stéphanie Boissard.

 

 « Chère maman, je sais presque nager… Je pense beaucoup à toi, je t'envoie mille baisers ».

Lettre de Georgy à sa maman, 1943  

 

Des phrases courtes, des mots simples, qui permettent un récit et une exposition à hauteur d’enfant.  « Nous avons des noms, nous avons des visages… Pour le jeune public, la distance se faisant par rapport à ces années, je crois que c’est important de ne pas perdre de vue que c’est autant d’humanité qui est montrée », assure la documentaliste.

 

Les baisers et les lettres de Georgy s'arrêtent le 6 avril 1944. Raflé avec ses copains, le jeune garçon est déporté à Auschwitz. Il n'en reviendra jamais.

 



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