La cérémonie, qui a duré quarante-cinq minutes, s'est déroulée ce dimanche 16 juillet en présence de Mme Isabelle Lonvis-Rome, ministre déléguée auprès de la Première ministre, chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l'Égalité des chances. Des prises de parole, ainsi que le dépôt de roses blanches ont honoré la mémoire des victimes.
"On ne peut accepter l'oubli quand seule la mémoire permet de redonner vie à ceux qui en ont été privés trop tôt". Ces mots, ce sont ceux d'Isabelle Lonvis-Rome, ministre déléguée auprès de la Première ministre chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l'Égalité des chances. Présente ce dimanche matin à la Maison d'Izieu, la ministre, originaire de l'Ain, a participé aux côtés de la préfète du département Chantal Mauchet, du Grand Rabbin de Lyon Daniel Dahan, d'Alain Sebban, président du Consistoire Régional Auvergne-Rhône Alpes et d'autres élus à la cérémonie de commémoration de la rafle du Vel d'Hiv. Les 16 et 17 juillet 1942, 13 000 juifs furent arrêtés dans Paris et sa banlieue avant d'être déportés. 81 ans après, se réunir pour ne jamais laisser tomber dans l'oubli les crimes commis.
Prises de parole, dépôt de fleurs et minute de silence
Devant la maison d'Izieu, baignée de soleil ce samedi matin, les autorités étaient réunies à l'occasion de cette date devenue la Journée nationale en mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l'État français, et d'hommage aux Justes de France. Isabelle Lovis-Rome a tout d'abord pris la parole pour lire le message de Patricia Mirallès, secrétaire d'État auprès du ministre des Armées, chargée des Anciens Combattants et de la Mémoire. "Huits décennies plus tard, le souvenir de la rafle du Vel d'Hiv est toujours présent en France", a-t-elle témoigné, "il est de notre devoir de revenir chaque année, d'abord pour prendre la mesure de l'horreur qu'a constitué la Shoah et la collaboration française, pour prendre acte aussi de l'échec du projet nazi, de la disparition des Juifs d'Europe, et de celui de l'État Français, de la destruction de nos valeurs républicaines."
L'importance du devoir de mémoire
Les autorités ont ensuite déposé des roses blanches devant la stèle commémorative, avant d'observer une minute de silence. Peu après, le groupe s'est rendu au pied de la Maison d'Izieu, refuge pour 105 enfants juifs, mais également victime de la barbarie nazie. "Le 6 avril 1944, 44 enfants étaient encore ici, et ont été eux aussi victimes d'une rafle", a rappelé Dominique Vidaud, directeur de la Maison d'Izieu. "Nous nous souviendrons de vous, et nous veillerons à ce que les jeunes générations fassent perdurer le souvenir", a martelé Isabelle Lonvis-Rome, qui a ajouté que "tout élève bénéficiera dans sa scolarité d'une visite mémorielle obligatoire", pour "voir le passé." "Se souvenir, c'est atténuer le risque de commettre les mêmes erreurs", a-t-elle déclaré.
Le discours a été ponctué de la lecture des noms des enfants arrêtés à la Colonie d'Izieu et déportés. Le kaddish, prière juive des endeuillés, s'est ensuite élevé par la voix de Daniel Dahan. La cérémonie s'est terminée par une minute de silence.
Le film "La lanterne magique des enfants d'Izieu" récompensé
Ce dimanche, la Maison d'Izieu et le collège Aimé Césaire ont également reçu le prix du Coup de coeur du public catégorie documentaire par le collectif du Festival du Court Métrage en Bugey, pour le film d'animation « La lanterne magique des enfants d’Izieu ». Réalisé par le studio Parmi les lucioles films de Valence avec l'École de dessin Émile Cohl et la Maison d'Izieu, le film, d'une douzaine de minutes, redonne vie aux dessins des enfants de la Colonie d'Izieu, gardés puis donnés par Sabine Zlatin, ancienne directrice de la Colonie. Des élèves du collège Aimé Césaire de Vaulx-en-Velin ont aussi participé au projet en réalisant la bande son du film.