Le Centre Culturel Aragon accueille une collection particulièrement riche et rare. Elle permet de retracer l'histoire de la bande dessinée japonaise. Et contrairement à ce que l'on imagine, le manga trouve ses sources au Moyen-Age.
C'est un trésor que l'on se doit de dérouler avec une délicatesse toute japonaise. « Ici vous avez une reproduction du premier rouleau du XIIe siècle, attribué au peintre Toba, qui était un moine. Il a représenté la vie dissolue de moine de l’époque, à travers des animaux. Au-dessus, vous avez un manga d’Hokusai, un maître de l’estampe qui le premier a attribué le nom de manga à un recueil de desseins pour ses élèves », explique Pierre Stéphane Proust, collectionneur.
D'autres maîtres de l'estampe vont ensuite influencer l'imaginaire manga. Ils se nourrissent eux-mêmes du folklore nippon, des superstitions. Mais la culture manga doit aussi beaucoup à des colporteurs des années 1920-30, parcouraient les villages japonais. Ils racontaient des histoires aux enfants après leur avoir vendu des bonbons. Ces dessins naïfs serviront de base aux mangas modernes, conçus pour être ressentis plutôt que regardés.
Et c'est par la télé que la France va les découvrir, jusqu'à la déferlante papier. Aujourd'hui, nous restons les premiers consommateurs de mangas derrière les Japonais. Des pieds à la tête, Ivan Sigg témoigne de cette passion française. L'artiste aime la partager durant des ateliers.
Chaque semaine, des collégiens participent ainsi à un club manga. Ils s’approprient une culture, majeure, vieille de 1000 ans.