Les routes de l'Ain endeuillées. Treize personnes ont perdu la vie sur les routes de ce département depuis juillet. Les dernières victimes sont des cyclistes. Quelles sont les causes de cette série noire ? Le point avec les autorités.
Le département de l'Ain connaît un été 2021 particulièrement meurtrier sur ses routes secondaires, près de 6800 km. Le mois d'août n'est pas encore terminé et on déplore déjà treize morts, 4 tués en juillet et 9 décès ces deux dernières semaines. Un sinistre bilan. Les victimes de ces drames sont essentiellement des conducteurs de deux-roues : quatre motards et trois cyclistes ont perdu la vie dans cinq accidents différents. Ainsi, le mardi 17 août, deux cyclistes retraités ont perdu la vie sur la commune de Châtillon-la-Palud après avoir été fauchés par une voiture. L'accident s'est produit sur la RD 984.
Des camions ou des voitures qui frôlent les cyclistes lors des dépassements sur ces routes parfois étroites... les passionnés de vélo du secteur ne décolèrent pas. "Faire du vélo devient une expédition", résume l'un d'eux. A quelques kilomètres de Châtillon-la-Palud, à Valromey-sur-Seran, c'est un troisième cycliste, une trentenaire qui a été tuée ce même 17 août. La jeune femme a été emportée par une remorque mal attachée.
Comment expliquer cette série noire ?
Dans ces récents accidents, le comportement des usagers est pointé du doigt par les autorités. "On est depuis le début de l'été sur une série noire, on a du mal à expliquer ce qui lie ces accidents," explique Lucie Roesch. Mais selon la directrice de cabinet de la préfète de l'Ain, dans ces accidents, le facteur humain est souvent en cause : " que ce soit consommation addictive, erreur d'inattention, défaut d'équipement, un distracteur, un téléphone... sur l'ensemble des accidents du département, mortels ou pas, on est presque toujours sur des accidents qui auraient pû être évités".
Des accidents survenus malgré les actions de prévention et de répression sur l'ensemble du département. "En 2021, on s'est fixé deux priorités : les deux-roues et les seniors. L'Ain est un département pilote pour conduire cette réflexion", ajoute Lucie Roesch.
Zéro de conduite ou mauvaises habitudes ?
Pour évoquer cet été particulièrement meurtrier, du côté de la gendarmerie de l'Ain, on évoque aussi un autre facteur. Ainsi, le Colonel Gilles Le Gal précise : "la majorité des accidents se produisent à côté, ou à 10 km de son domicile. Parce qu'on prend des habitudes : on coupe un virage, on va un peu plus vite, on est pressé, on rentre du travail..."
La force des habitudes, c'est ce qui inquiète les autorités. Les habitants de l'Ain vivraient la route comme une routine : dans cet environnement rural qu'ils connaissent par coeur, certains n'hésiteraient pas à rouler pied au plancher. Vitesse, portable au volant, manque de vigilance… pour faire face à ces comportements, la répression risque de s'accélérer.