Service de proximité : casse-tête administratif pour une pharmacienne d'Oyonnax

Depuis le 1er mai, l'une des deux pharmacies du centre-ville d'Oyonnax est porte close. En cause, la mise en sécurité de l'immeuble où se situe l'officine. Sa propriétaire cherche une solution de repli, mais fait face à un véritable casse-tête administratif.

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La fermeture d'une pharmacie, même temporairement, est rarement une bonne nouvelle. Véritable service de proximité, elle est l'un des maillons essentiels permettant à la population d'avoir accès aux services de santé, particulièrement les personnes âgées.

Alors, lorsqu'une officine se retrouve contrainte de baisser temporairement son rideau, sa clientèle est fragilisée. C'est ce qui arrive à Marie-Claire Augée, propriétaire de la pharmacie de la Vapeur, située au 44 rue Anatole France. "La pharmacie la plus proche est certes à 300 mètres, mais tous les jours, des clients me demandent quand je rouvrirai. Ils sont dans le désarroi", explique la pharmacienne installée depuis une vingtaine d'années. 

Pour cause, l'immeuble dans lequel se situe le local qu'elle loue pour son officine est interdit d'accès depuis le 28 avril 2023, et ce, jusqu'à nouvel ordre. La mairie a déposé un arrêté de mise en sécurité. Elle a mandaté le passage d'un expert judiciaire qui a constaté l'affaissement d'une dalle au dernier étage et le risque d'un effondrement de la structure. 

Casse-tête administratif

Marie-Claire Augée est donc victime de la situation. Du jour au lendemain, elle se retrouve sans revenu et face à un vrai casse-tête administratif. "Mon assurance ne prend pas en charge ma perte d'activité vu que le sinistre n'est pas chez moi", explique-t-elle. "Je ne peux ni prêter main-forte à mes collègues, alors qu'on manque de bras, ni avoir aucune activité rémunérée puisque je suis inscrite à l'ordre des pharmaciens en tant que titulaire. Il faudrait que je demande ma radiation."

Mais pour elle, le plus important est surtout de pouvoir trouver une solution temporaire pour rouvrir sa pharmacie, le temps que la procédure de mise en sécurité soit levée. On lui a soufflé l'idée d'installer un algeco sur un parking, mais cette solution ne satisfait pas la pharmacienne. "Je n'aurai pas la place nécessaire pour faire fonctionner correctement mon commerce, explique-t-elle. De plus, la procédure risque de durer de longs mois, je ne me vois pas accueillir mes clients cet été ou cet hiver dans ces conditions, surtout les personnes âgées".

Une piste à l'étude

Elle se réjouit tout de même d'avoir trouvé une piste, malgré "la difficulté de trouver une surface commerciale de 100m² dans le centre d'Oyonnax". Les locaux d'une ancienne pharmacie sont encore vides et Marie-Claire Augée pourrait les exploiter.

"Le souci, c'est que beaucoup de choses sont à faire : les branchements électriques ou encore trouver et installer du mobilier pour pharmacie. Tout cela prendra du temps et sera à ma charge." De plus, transférer une officine doit se justifier auprès de l'Ordre des pharmaciens. Un nouveau casse-tête administratif qui devrait prendre plusieurs semaines.

Malgré les difficultés qu'elle rencontre, Marie-Claire Augée ne souhaite accuser personne et espère trouver une solution afin de pouvoir rapidement refaire fonctionner son service de proximité. 

Difficulté pour se reloger 

La pharmacienne n'est pas la seule occupante de l'immeuble impactée par la mise en sécurité. Au total, trois foyers ont dû quitter les lieux en urgence. Parmi eux, Charline Fullin et son conjoint, propriétaires de l'appartement du deuxième étage. Après 5 jours passés à l'hôtel "pris en charge par l'assurance", ils sont dorénavant hébergés par de la famille avec leur enfant de 3 ans. 

La mère de famille nous explique avoir reçu une proposition de relogement par la mairie via les offices HLM gestionnaires du parc d'Oyonnax. Une proposition qu'elle doit refuser, faute de moyens. "Nous sommes artisans commerçants, nous gagnons trop pour avoir une décote sur le loyer. Il est à 650 euros par mois. Or, avec notre crédit à payer pour l'appartement inaccessible, nous n'avons pas les moyens d'accepter cette proposition", nous explique-t-elle.

Contactée, la municipalité n'a pas souhaité répondre à nos questions. La mère de famille continue d'espérer que la commune sera en mesure de lui proposer une solution de relogement moins onéreuse.

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