Le Grand Colombier figure dans le top 3 des cols les plus durs dans le palmarès du champion cycliste Pierre Rolland. "Il est exigeant, il ne pardonne rien. On a vu des champions craquer". Il a toute sa place dans le Tour de France et assure du gros spectacle".
Le Grand Colombier est entré dans l'histoire du Tour de France en 2012 avec la première ascension télévisée. Il sera l'arrivée de l'étape du 14 juillet 2023. Le lendemain, les amateurs pourront s'y frotter pour l'Aindinoise.
Une montée très difficile
À la veille d’une nouvelle édition de la grande boucle, nous avons demandé à Pierre Rolland de s’y frotter. Il a répondu aux questions tout en grimpant. Chapeau bas.
Jadis vainqueur de l’Alpe d’Huez, le jeune “retraité” du vélo connaît bien les lieux. "En 2012, j'étais devant. 2015, 2017, j'ai toujours été devant sur cette montée. Et en 2020, je me suis finalement fait rattraper par les favoris plus combatifs ce jour-là".
"Pour moi, c'est l'une des montées les plus difficiles en France par sa topographie. C'est raide, c'est enclavé. Il fait chaud. C'est une montée qui doit s'inscrire sur les routes du Tour".
Pierre Rollandchampion cycliste
Le 14 juillet, lorsque le Tour arrivera au pied de la montagne, 120 km auront déjà été parcourus. La fatigue commencera à se faire sentir. "On ne descend jamais en dessous de 9, 10% et il faut attendre quelques kilomètres pour avoir un petit replat et pouvoir un peu récupérer et reprendre de la vitesse".
Ces lacets font le bonheur de la télé. Pas toujours des coureurs. "A ce niveau, le peloton accélère, il y a un phénomène d'élastique. Si on est mal placé, ça devient très difficile". La pente est sévère, mais la vue tombe comme une récompense. "Aujourd'hui, je profite du paysage, mais je vous promets que les coureurs du Tour de France ne regardent pas trop ce qui se passe à gauche ou à droite".
Pierre Rolland a mis fin à sa carrière en décembre, mais il a encore la condition. Pour notre tournage, il ne s’agit pas de monter les 17km en moins d’une demi-heure comme ce sera le cas pour les pros le 14 juillet, mais le rythme est soutenu.
Le Grand Colombier a toute sa place dans le Tour de France
Le champion ne veut rien changer à l'âpreté de l'étape. "Il ne faut pas que ça change. Le goudron doit rester comme ça. Il faut que ce soit dur pour les coureurs" dit-il en serrant le poing et avec un large sourire.
“Ce col est très difficile, il est exigeant, il ne pardonne rien". La route granuleuse rend l'ascension encore plus difficile.
Pierre Rollandchampion cycliste
Ce jour-là, les derniers kilomètres se font sous la pluie. Le brouillard dissimule le monument dédié aux cyclistes.
Encore frais, Pierre Rolland descend de son vélo. Satisfait. "C'est un spectacle assuré. C'est une montée où il se passe forcément quelque chose jusqu'aux derniers 500 mètres, où il y a de nouveau de la pente. Si les champions n'ont pas réussi à se départager, il y a la rampe finale qui peut offrir un grand spectacle". Avant de redescendre, Pierre dépose son autocollant sur le panneau du Grand Colombier. Une tradition de cyclistes. "Grimper un col aussi dur, c'est un trophée !"
Rendez-vous donc le 14 juillet, pour une arrivée en fanfare. Le 15, ce sont les amateurs qui s'y colleront pour l’Aindinoise.