VIDÉO. "On a trouvé la perle rare !" La toute première pêche à la crevette dans la Dombes

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La première pêche de crevettes dans la Dombes ©FTV

Dans la Dombes, une expérimentation de pêche de crevettes d’eau douce a eu lieu ce mardi 17 septembre. Une initiative qui pourrait compléter les revenus des pisciculteurs touchés par le réchauffement climatique.

À première vue, les gestes ressemblent à ceux de n'importe quelle pêche d'un étang de la Dombes, dans l'Ain. Sauf qu'ici, les pisciculteurs se déplacent dans un bassin, et entre leurs filets, on découvre un crustacé aux longues pinces. Dans le cadre d'une expérimentation, la toute première pêche locale de la Macrobrachium rosenbergii, une espèce de crevette, a eu lieu mardi 17 septembre sur un bassin du Montellier.

"Ce sont nos premières crevettes d’eau douce élevées en Dombes pour l’essai de cette année 2024. Elles sont arrivées à 0,5 gramme et aujourd’hui, le poids moyen c’est 31 grammes" raconte Samuel Convert, l'un des pisciculteurs, tout en tenant une grande crevette mâle entre ses mains. 

Si l’espèce est originaire d’Asie ou d’Océanie, ces spécimens sont en fait nés en France dans un élevage du Gers. Depuis juin dernier, 11 000 têtes ont grossi chez 3 pisciculteurs de l’Ain. 

"Reste quelque chose qui vivra : la crevette !"

"Elles sont jolies non ? À vous de juger ! En tout cas, elles sont là, ce qui est déjà pas mal" lance le pêcheur, avec un large sourire qui en dit long sur l'espoir autour de la gambas. Car la Dombes, région aux mille étangs, souffre du réchauffement climatique. La crevette pourrait représenter un complément de revenu bienvenu pour ses pisciculteurs. 

Plus le climat se réchauffe, plus les espèces nobles, brochets, carnassiers sont sensibles et disparaissent en été. Reste quelque chose qui vivra : la crevette ! On a trouvé la perle rare.

Jean-Luc Payet-Pigeon, association pour le développement de l'aquaculture et de la pêche professionnelle en Rhône-Alpes

La pêche du jour se fait toutefois en présence d’un agent de l’Office Français de la Biodiversité. Car, même si cette crevette redoute le froid, elle est une espèce potentiellement invasive pour la faune locale. D’où cette obligation de l’élever dans des bassins recouverts de filets.

Une pêche qui reste expérimentale 

Les éleveurs ne sont pas les seuls à s'en réjouir : les restaurateurs locaux espèrent bien également faire le pari de la crevette locale. "Il faut en parler nulle part, il faut qu’on se les garde pour nous" plaisante l'un d'entre eux lors de la dégustation des produits fraîchement pêchés. 

Car les saveurs sont au rendez-vous. "La chair est ferme, il n’y a pas le goût de vase franchement c’est une bonne expérience" constate le Chef Frédéric Boucaud, du restaurant "Le Duverger", tout en dégustant sa toute première crevette aindinoise. 

Mais cette pêche est pour l’heure expérimentale. L’Office Français de la Biodiversité y veille. La préfecture doit encore autoriser le développement de l’élevage, qui se fera toujours en bassin, pour éviter la colonisation des étangs de la Dombes. 

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