Témoignage. C'est la colère et la sidération qui ont saisi les proches des deux pilotes condamnés à 20 ans de réclusion-la peine maximale- en République dominicaine, pour trafic de drogue. Elles dénoncent "une parodie de justice" et en appellent au gouvernement français.
Epuisée...son visage en dit long sur l'angoisse de Sabine Fauret qui d'abord "n'y a pas cru. Même lui (Pascal, son mari) a pensé que le verdict prononcé hier -après plus de 10 heures de délibération- était en fait la relecture du réquisitoire du procureur- qui avait en effet réclamé cette peine maximale-"
C'est une parodie de justice"
"C'est une parodie de justice, un pur scandale, dénonce l'épouse du pilote: " Pascal et Bruno n'ont jamais été entendus, il n'y a pas eu d'enquête, en plus de 2 ans, ils n'ont eu la parole que trois minutes hier. Même si on fait un recours, si on a pas l'appui du gouvernement français, je doute de ce qui va pouvoir suivre derrière"
Sabine Fauret
En colère, accablée et révulsée"
Effondrée, l'épouse de l'autre pilote, Bruno Odos, comdamné à la même peine n'a pas voulu s'exprimer ce samedi 15 août . C'est la soeur de celui-ci, qui vit à Autrans près de Grenoble qui a dit à l'AFP combien elle était "en colère, accablée, révulsée".
"On n'a pas bien dormi, on attendait un verdict positif, pour nous c'était évident, ça a été le coup de massue. ce n'est pas normal. On ne comprend pas cette décision", a-t-elle martelé.
Si Christine Odos avait bien conscience de la peine encourue avant le verdict, elle et son entourage étaient "assez confiants, compte tenu de la défense, qui était en béton. Ce qui est incompréhensible c'est la réaction de ce tribunal. La décision n'est pas logique", a-t-elle déploré.
Elle a rappelé que son frère était père de 4 enfants: "Le fils aîné de mon frère s'est engagé dans l'armée parce qu'il aime son pays. Il est au Liban et il a demandé à rentrer, il a désormais du mal à se placer pour défendre son pays".
Elle a assuré qu'elle allait solliciter, avec les proches de pilotes, les soutiens de la classe politique. "Avec la femme de Pascal et le comité de soutien, on va mettre en place des choses".
"Je ne suis pas au courant des actions diplomatiques mais je n'ai pas le sentiment que les politiques français soient intervenus dans cette affaire. C'est là qu'on va voir la réelle implication de nos responsables", a jaugé la soeur du pilote.
Nous suivrons cette affaire avec la plus grande attention"
Dans un communiqué en fin de matinée, à Paris, le ministère français des Affaires étrangères a estimé que la condamnation des quatre Français n’était «toutefois pas définitive» et a indiqué «continuer à leur assurer une protection consulaire active». Le ministère a qualifié de «très lourde» la peine prononcée et ajouté qu’il allait «suivre cette affaire avec la plus grande attention».
Les deux pilotes ont toujours clamé leur innocence
Vendredi, à Saint-Domingue, quatre Français ont été condamnés à des peines de 20 ans de prison pour trafic de drogue, les plus lourdes sanctions dans un procès qui impliquait 14 personnes au total. Pascal Fauret et Bruno Odos, ainsi qu'un passager et un "apporteur d'affaires" ont été reconnus "coupables du crime d'association en vue de (...) posséder des drogues illicites". Les deux pilotes ont toujours clamé leur innocence, affirmant ne pas connaître le contenu de la marchandise qu'ils transportaient dans leur avion.
L'affaire remonte à la nuit du 19 au 20 mars 2013, quand la police dominicaine, renseignée notamment par les Etats-Unis, a intercepté sur le tarmac de l'aéroport de Punta Cana leur Falcon 50 avec 26 valises contenant 680 kg de cocaïne à son bord.