Le personnel de l'hôpital de Montluçon s'est à nouveau mobilisé ce jeudi contre les exigences de l'Etat, qui réclame la suppression de 40 postes et 35 lits. Pourtant le déficit de l'établissement est en baisse, passé de plus de 4 millions d'euros en 2014 à environ 2 million et demi cette année.
Environ 250 personnes, tous services confondus et même des particuliers, ont répondu ce jeudi à l'appel de la CGT et de FO pour dénoncer les mesures de restrictions budgétaires réclamées par l'Etat pour l'hôpital de Montluçon.
La suppression de 40 postes et de 35 lits refusée
Depuis 2013, une centaine de postes a déjà été supprimée depuis 2013 à l'hôpital de Montluçon. Mais pour l'Etat, ça ne suffit pas : l'hôpital doit à nouveau supprimer 40 postes et fermer 35 lits. Pourtant, le déficit de l'établissement est en baisse, il est passé de plus de 4 millions d'euros en 2014 à environ 2 million et demi cette année.
L'ouverture de nouveaux services compromise
"On nous a demandé une productivité supplémentaire, on l'a faite. Le travail est là et les résultats aussi, car l'établissement redémarre, nous avons 15% de plus d'activités. J'ajouterais que nous allons ouvrir deux nouveaux services d'ici la fin de l'année, le service de coronarographie et le service d'U.N.V ( unité neurovasculaire, n.d.l.r)", détaille Alain Delay, secrétaire général FO. Mais faute de postes, l'ouverture de ces deux nouveaux services est déjà compromise.
"C'est trop, surtout que les médecins et l'ensemble de la communauté hospitalière a déjà fait d'énormes efforts, en améliorant la durée de séjour, en acceptant des réductions de personnels, et ça ne sera plus possible de continuer comme ça", déplore le docteur Anne Blanchard, Cheffe du pôle medecine.
Laisser la chirurgie, l'oncologie et la dermatologie à la clinique privée
La tutelle étatique demande aussi à l'hôpital public de négocier avec la clinique privée de Montluçon pour se décharger d'une partie des services " avec comme base de faire glisser tous les services de chirurgie, l'oncologie et la dermatologie vers le privé, ce qui veut dire qu'il ne resterait plus qu'à l'hôpital une grande médecine. Ça ferait fuir un certain nombre de médecins, et ce serait un désastre, non seulement pour l'hôpital public, mais aussi pour l'offre de soin sur le bassin montluçonnais", regrette Joëlle Souzet, secrétaire de la CGT.
La direction a refusé de s'exprimer sur le sujet. Pour l'instant, une nouvelle manifestation est prévue le 5 décembre dans les rues de Montluçon.
Grève et manifestation devant l'hôpital public de Montluçon aujourd'hui. L'ensemble du personnel proteste contre les nouvelles mesures de restrictions demandés par l'Etat pour éponger un déficit pourtant en nette baisse depuis un an.
Intervenants : Alain Delay
(secrétaire général FO), Anne Blanchard (Cheffe du pôle médecine) et Joëlle Soupzet (secrétaire de la CGT).
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