"Ça ne vous déprime pas, vous ?", la pluie influence-t-elle le moral des Franciliens ?

Comme si les courtes journées d'hiver ne suffisaient pas, la capitale a battu cette année son record de précipitations depuis l'an 2000. Entre l'obscurité, la pluie ou la grisaille, comment le manque de soleil peut-il jouer sur l'humeur des parisiens ?

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Attablée derrière son ordinateur portable, Yasmine jette un coup d'œil à travers la baie vitrée perlée de gouttes de pluie. "C'est morose pour un début d'année, souffle cette étudiante de première année, je devais être prête à 8 heures ce matin pour réviser mon partiel d'histoire mais le temps dehors ne m'a pas donné envie de me précipiter."

Sur le trottoir d'en face, la pluie ne fait pas non plus d'heureux. "Ça ne vous déprime pas, vous ?", interroge Martin, abrité sous son parapluie. Du haut de ses 70 ans, ce retraité en a vu d'autres. Mais, pour lui, cette météo parisienne, "c'est de pire en pire".

Les chiffres publiés par Météo France le jour de Noël lui donnent raison. "Paris bat d'un dixième de millimètre son record historique de pluie datant de l'an 2000", relate le communiqué. Pour 2024, le cumul de pluie s'élève à 900,9 millimètres. L'organisme parle d'une année "extraordinairement" humide en Île-de-France, surtout à Paris et en Petit-Couronne.

Dépression ou mauvaise humeur ?

De quoi saper le moral des Franciliens ? "Certaines personnes peuvent être très sensibles à la baisse de luminosité", explique la docteure Sylvie Parola-Royant. La psychiatre spécialisée dans les troubles du sommeil avance que "près de 10 % de la population peut être touchée par la dépression saisonnière". Un phénomène qui s'accompagne d'une envie de dormir envahissante et parfois "d'une prise de poids de deux ou trois kilos".

L'absence de lumière a une conséquence directe sur la production des hormones de dopamine et de mélatonine qui influencent notre humeur.

Pierre Cesarini, directeur de l'association Sécurité solaire

Du côté de l'association Sécurité solaire, Pierre Cesarini relativise cette situation. Pour le directeur de ce centre collaborateur de l'Organisation mondiale de la Santé qui aide les gens à maîtriser leur exposition au soleil, "malgré le mauvais temps, le climat tempéré de la France fournit suffisamment de lumière pour ne pas tomber en dépression en terme biologique".

L'absence de lumière "a une conséquence directe sur la production des hormones de dopamine et de mélatonine qui influencent notre humeur", explique-t-il. À titre de comparaison, "dans les pays scandinaves où l'hiver est très sombre, environ un quart des dépressions sur cette période sont effectivement liées au manque soleil contre près d'un 1 % chez nous".

La luminothérapie contre le blues hivernal

Raison pour laquelle Pierre Cesarini parle moins de "dépression saisonnière" que de "malaise lié au fait de vivre dans un environnement assombri" et qui peut jouer sur le moral. Le directeur de Sécurité Solaire ne nie pas pour autant l'existence de ce phénomène "qu'un médecin peut confirmer".

Dans ce cas, la luminothérapie peut être conseillée pour activité la production d'hormones via la stimulation oculaire Pour lutter contre ce blues hivernal, la docteure Sylvie Parola-Royant la recommande à ses patients. "L'exposition à une lumière de 2 000 lux permet une mise en route agréable le matin et possède un effet très synchroniseur sur le sommeil", détaille la spécialiste.

Deux options s'offrent à ceux qui y ont recours. La plus connue reste la lampe de luminothérapie devant laquelle il faut "rester entre 30 et 45 minutes le matin peu après le lever en prenant son petit déjeuner par exemple". L'autre possibilité qui "plaît davantage aux adolescents" sont les lunettes de luminothérapie. Elles permettent de se déplacer mais "en restant chez soi uniquement, averti la spécialiste, on ne peut pas conduire ni bien marcher avec".

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