Une quinzaine d'agriculteurs et éleveurs de l'Allier ont organisé un barbecue devant la cantine scolaire de Marcillat-en-Combraille, ce jeudi 21 novembre. A travers cette action, ils entendent protester contre la mise en place des menus végétariens dans les cantines scolaires.
Une quinzaine d'agriculteurs et éleveurs de l'Allier ont préparé des grillades devant la cantine scolaire du village de Marcillat-en-Combraille (Allier), ce jeudi 21 novembre. Arrivé en milieu de matinée, le petit groupe d'agriculteurs a proposé une dégustation de viande particulière aux 150 écoliers et collégiens, ainsi qu'à leurs parents. A travers cette grillade, les agriculteurs comptent manifester contre la mise en place des menus végétariens.
La cantine de Marcillat-en-Combraille servait, ce jeudi midi, son premier menu végétarien, suite au vote de la loi Egalim en octobre 2018. Celle-ci impose, entre autres, aux établissements scolaires de proposer au moins un repas sans viande par semaine. "Jusqu'ici, les repas étaient équilibrés et ne contenaient parfois aucune viande. Mais le fait d'imposer des repas n'est pas une solution", considère Frédéric Blanchonnet, éleveur bovin dans l'Allier et membre de la FNSEA 03.
Un problème d'hygiène
Dès le début de la pause déjeuner, plusieurs collégiens et parents d'élèves se sont amassés devant le stand. Le maire de la commune, Christian Chito (DVD), regrette une telle action : "Je soutiens les agriculteurs mais, cette initiative pose des problèmes de sécurité. Quid des critères d'hygiène ? De la qualité de la viande ? Et de la sécurité des lieux ?"Mais selon le maire, averti le matin-même, la colère des agriculteurs est justifiée : "Nous sommes dans un département qui vit de l'agriculture. Cette loi n'envoie pas un bon un signal pour l'économie du territoire."
"Les enfants mangent seulement à quatre reprises par semaine à la cantine scolaire. Et dans ceux-là, on nous impose un repas sans viande. Pour beaucoup de familles modestes, ce repas était important pour eux et leur permettait de ne pas dépenser davantage", explique également Christian Chito.
"Cela pourrait mal finir"
Frédéric Blanchonnet et quelques-uns de ses camarades de la FNSEA comptent rester le temps du déjeuner. Le boucher local, solidaire de l'action, a décidé d'offrir autant de viande qu'il est nécessaire pour mener à bien le barbecue.Mais les éleveurs et agriculteurs présents n'entendent pas protester uniquement contre la mise en place des repas végétariens : "Certains points de la loi, comme la mise en place des repas sans viande, sont respectés. D'autres ne le sont pas comme la prise en compte des coûts de production. Tous les prix agricoles sont en baisse alors que les coûts de production sont en hausse au niveau des exploitations. C'est une situation rageante", explique Frédéric Blanchonnet avant de rendre compte de la situation de ses collègues de travail :
Il y a un vrai ras-le-bol dans le milieu agricole. Nous subissons tous une fatigue mentale, psychologique et physique. D'autres actions pourraient suivre et je pense que cela pourrait mal finir.