Le musée des maquettes animées à Vallon-en-Sully dans l'Allier risque de ne pas rouvrir au printemps prochain. Les caisses sont vides. La crise du Covid qui l'a empêché de recevoir des visiteurs et l'augmentation du coût de l'énergie ont eu raison de sa trésorerie. Il demande de l'aide.
Des cliquetis métalliques, le grondement sourd de mécaniques motorisées, nous sommes au musée des maquettes animées à Vallon-en-Sully dans l'Allier. Le forgeron frappe son enclume, les boulangers pétrissent la farine et sortent le pain du four. Des gestes réguliers qui se répètent à l’infini. Le café aussi semble très animé : on y joue au billard tandis qu’assis à une table, deux compères, tête qui s’agite, bras droit qui se lève, semblent plonger dans de profondes conversations. Le quotidien d’un village de France au début du XXe siècle. A l’échelle 1/8e. Un monde d’autrefois. Si vivant. Même le chien, couché près de sa maîtresse qui tisse la laine un soir de veillée auprès du feu, respire ! Les poils sur son dos se soulèvent à intervalles réguliers.
Cette vie rurale tout en miniature a quelque chose de touchant. D’émouvant. Un musée pourtant menacé de disparition. Les caisses de l’association qui le gère sont vides. « Nous avons été confrontés aux années Covid. Les gens ont été confinés et nous n’avons reçu aucune visite de groupe en 2020 alors qu’elles représentent 65 % de notre chiffre d’affaires », explique Jean-Christophe Robert, président de l’association « Vallon arts et tradition ». « Et pour commencer 2021, nous avons pioché dans nos réserves, 6000 euros environ. » Une somme qui a servi à maintenir le musée à flot durant toute l’année. « Mais cette année a été mauvaise aussi car il y a eu un nouveau confinement et nous n’avons pu recevoir les premiers bus qu’en septembre », continue-t-il.
Appel aux dons
A l’heure de la fermeture hivernale, les bénévoles du musée ne savent pas s’ils pourront rouvrir au printemps prochain. « Si nous n’avons pas une reprise significative des visites de groupe ou une amélioration du nombre de particuliers à la fin de l’année, nous devrons cesser notre activité », prévient-il. L’association a fait un appel aux dons et envisage d’ouvrir exceptionnellement pendant les vacances de Noël.
Elle a dû aussi couper sa ligne téléphonique pour limiter les frais car elle subit la double peine : « Si on conjugue la baisse du chiffre d’affaire à la hausse du coût de l’énergie, rien que là, nous arrivons à une situation qui n’est plus gérable », déplore encore Jean-Christophe Robert. « Une entreprise aurait déjà fait une déclaration de cessation de paiement. » L’association paye à l’année 3300 euros de loyers et 2000 euros de factures d’énergie. « C’est quasiment le montant de notre chiffre d’affaires », se désole-t-il. « Nous espérons que le Conseil départemental va comprendre notre situation. » Elle espère qu'il prendra à sa charge ses coûts de fonctionnement.
Des trésors d'ingéniosité
La commune de Vallon-en-Sully est prête à se mobiliser. Elle verse chaque année à l'association une subvention qui varie entre 1000 et 1500 euros. « Je suis très attaché à ce musée, un musée qui fait parler de Vallon », confie Mohammed Kemih, le maire du village. « Le minimum des choses, c’est que la commune le soutienne mais j’attends que l’association me contacte pour voir ce que l’on peut faire. »
Le musée des maquettes animées de Vallon-en-Sully rassemble douze maquettes animées créées entre 1971 et 1997 par un habitant du village, Pierre Cognet. Un travail d’une précision incroyable. Des figurines de bois mises en mouvement au moyen de petits moteurs tous construits à base d’objets de récupération, comme une minuterie de machine à laver ou même une boîte de pastilles à sucer ! Des trésors d’ingéniosité récompensés par le premier prix « Nature et tradition » de la fondation internationale Ford en 1987.