Comme une vingtaine de départements en France, l’Allier est susceptible de passer en couvre-feu avancé à 18 heures dès le 2 janvier. Il s’agit des départements où le taux d’incidence pour 100 000 habitants du COVID 19 reste significativement plus élevé que la moyenne française.
L’Allier fait partie de la vingtaine de départements où le couvre-feu est susceptible d’être avancé à 18 heures, à partir du 2 janvier. Lors d’une conférence de presse organisée ce mercredi 30 décembre, la préfecture et l’Agence Régionale de Santé d’Auvergne-Rhône-Alpes ont fait un point sur la situation sanitaire dans le département, qui a conduit à une surveillance renforcée des indicateurs épidémiologiques. Selon l’ARS, la situation est sérieuse, elle demande à être suivie, mais moins qu’en Bourgogne-Franche-Comté ou dans le Grand-Est. Entre le 21 et le 27 décembre, le taux d’incidence s’élève à 211 pour 100 000 habitants, contre 156 de moyenne régionale et 122 de moyenne française. La décision d’avancer l’horaire du couvre-feu ou non dans l’Allier sera prise le 1er janvier par le gouvernement pour une application le 2, selon la préfecture. Olivier Véran, ministre de la Santé, a annoncé cette éventualité dans le journal de 20 heures de France 2 du 30 décembre.
Dans ces 20 départements, si la situation épidémique se maintient d’ici au 1er Janvier, alors sera instauré, après concertation avec les élus locaux, un couvre feu à 18h. Cette mesure supplémentaire limitant la propagation du virus entrera en vigueur le 2 janvier. @France2tv pic.twitter.com/JnLFpZjoCd
— Olivier Véran (@olivierveran) December 29, 2020
Une situation sanitaire délicate
Malgré tout la situation a tendance à s’améliorer. Du 19 au 25 décembre, le taux d’incidence s’élevait à 229 pour 100 000 habitants. Cet indicateur virologique est également lié au fort taux de dépistage. L’effort de dépistage entre les semaines 50 et 51 a été multiplié par 3,5 et +42% de taux de positivité sur le plan régional : l’Allier comme le Cantal font partie des départements dont l’effort de dépistage est le plus important dans la région. Parmi les cas positifs, 37% ont plus de 60 ans, ce qui est lié notamment à des clusters dans des EHPAD. Au total, 272 patients hospitalisés dans l’Allier en raison du COVID 19, 9 patients de moins que le 22 décembre. En réanimation, il y a 15 patients dans les établissements de santé de l’Allier. En termes de mortalité, on déplore 311 décès hospitaliers depuis le 1er mars et 120 décès en EHPAD. Malheureusement, l’Allier a connu une accélération de la mortalité tout le long du moins de novembre.
De fortes contaminations chez les plus de 40 ans
L’Allier fait donc désormais partie des départements à surveiller alors qu’en début de deuxième vague, les indicateurs étaient faibles en comparaison des autres départements d’Auvergne-Rhône-Alpes. Dans des territoires plus urbanisés c’est d’abord un taux d’incidence qui a évolué défavorablement d’abord chez les jeunes, puis les 40 ans, puis les aînés. « On a observé une dynamique rapide avec l’apparition de clusters dans le secteur hospitalier et médico-social, avec beaucoup de clusters à gérer dans le courant du mois d’octobre et une progression beaucoup plus rapide chez les plus de 40 ans », affirme Serge Morais, directeur de l’ARS Auvergne-Rhône-Alpes. L’Allier a déjà pris des mesures : le port du masque aux abords des établissements publics, dans certains quartiers et marchés en concertation avec les maires. Pour l’instant, il n’est pas envisagé de l’obliger sur l’ensemble du département. Si la situation ne continuait pas à s’améliorer, de nouvelles dispositions pourraient être envisagées dans le courant du mois de janvier.
Un réveillon sous haute surveillance
La préfecture rappelle que le couvre-feu s’applique le 31 décembre et que les forces de l’ordre seront mobilisés. Tout rassemblement de plus de 10 personnes sur la voie publique est interdit. Par arrêté, la préfecture met également en place l’interdiction de transporter ou acheter du carburant, l’interdiction de feux d’artifice et de consommer de l’alcool sur la voie publique, dès la mi-journée. A compter de ce mercredi soir, des dispositifs de contrôle très stricts du couvre-feu sur les villes et des dispositifs mobiles seront déployés. « Soyons raisonnables pour ce réveillon, les services de police seront très présents et ils ne feront pas de prévention », prévient la préfète, Marie-Françoise Lecaillon. Environ 200 agents des forces de l’ordre devraient être mobilisés pour le réveillon de la nouvelle année.
