Mis en examen pour homicide involontaire aggravé, le jeune homme responsable de l'accident mortel survenu à Gannat le 20 avril dernier reste en détention provisoire. A sa demande de remise en liberté, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Riom a répondu par la négative.
« Pour moi, cette détention n’est pas justifiée car ce n’est pas une faute pénale aggravée. C’est un dossier où il n’y a ni alcool, ni stupéfiants, mon client n’est pas un récidiviste en la matière et il possède un permis et une assurance… De toute ma carrière, je n’ai jamais vu d’incarcération dans ces circonstances ».
Pour maître Lee Takhedmit, avocat au barreau de Poitiers, la décision de la chambre de l’accusation qu’il a reçue ce lundi matin va être bien difficile à expliquer à son client, un jeune homme de 21 ans mis en examen le 21 avril dernier pour homicide involontaire aggravé, au lendemain d’une terrible collision sur la RD 2009 qui avait coûté la vie à deux femmes et une fillette et très grièvement blessé une deuxième petite fille.
Incarcéré depuis, ce jeune homme avait fait une demande de remise en liberté, demande examinée et refusée mardi 23 mai à la cour d’appel de Riom.
« On ne conteste pas la vitesse excessive, poursuit maître Lee Takhedmit, mon client s’en explique d’ailleurs, puisqu’il nous dit qu’il était poursuivi par des petits voyous qui voulaient en découdre. Mais le pourquoi n’a que peu d’importance. Il roulait selon lui aux alentours de 70km/heure, une vitesse certes excessive et imprudente mais qui ne dépassait pas les 50km/heure au-dessus de la vitesse autorisée, en tout cas rien ne le prouve… Pour moi, il est donc impossible de retenir cette circonstance aggravante».
Et de conclure: « On est dans une société qui ne supporte plus la fatalité ».
Afin de faire toute la lumière sur cette affaire et d’en déterminer les circonstances exactes, de nouvelles expertises doivent avoir lieu prochainement et les témoins du drame continuent d’être entendus.
En attendant le procès de son client, maître Lee Takhedmit envisage quant à lui de demander une requalification des faits.