Toutes les 3 semaines, Grégoire Roger, producteur d’œufs à Villebret dans l’Allier déménage ses poules. Un tout petit trajet qui permet de leur offrir un nouvel espace pour gambader. Et pour elles, ça change beaucoup de choses.
Eté comme hiver, toutes les 3 semaines, pour les 250 poules de Grégoire Roger, un jeune éleveur de Villebret dans l’Allier, c’est le même rituel. En quelques minutes, leur poulailler se déplace d’une vingtaine de mètres. Un trajet qu’elles effectuent bien à l’abri dans cette structure mobile innovante : « Un poulailler mobile ça fonctionne avec un tracteur, c’est conçu comme une remorque. C’est homologué comme une remorque avec des roues, on le déplace de plusieurs mètres à chaque fois. Mais on ne peut pas aller sur les routes » explique Grégoire, l’un des premiers en Auvergne à avoir fait l’achat d’un tel équipement qui vient d’Allemagne.
La transhumance prend peu de temps : l’assistance hydraulique remet le poulailler sur ces roues, puis le tracteur le tire au nouvel emplacement où il est posé sur 4 cales, enfin l’éleveur déploie le filet qui va délimiter l’enclos des poules pour les 3 semaines à venir. « Les avantages d’un poulailler mobile, il y en a plusieurs : première chose, on déplace les poules donc elles sont toujours sur un parc d’herbe renouvelée, de l’herbe fraiche. Elles ne sont pas à même la terre une fois qu’elles ont mangé le parc. Deuxième avantage : au niveau sanitaire elles ne restent pas au même endroit, donc au niveau des parasites, des maladies, c’est beaucoup plus sain. Par contre pour l’éleveur c’est beaucoup plus de travail ».
Je trouvais ça écologique, il n’y a pas de traces, pas de fondations.
Grégoire Roger, éleveur.
Un petit bâtiment de quelques dizaines de mètres carrés, sans emprise durable au sol, alimenté par des panneaux solaires. « Ça faisait quelques années que je cherchais une diversification sur la ferme. L’idée des œufs m’est venue mais je ne voulais pas le faire en mode conventionnel avec un grand poulailler. J’ai trouvé ça sur Internet, ce qui convient bien à ce que je voulais mettre en place, pour le bien-être des animaux ; je pense qu’il n’y a rien de mieux. Si demain ça s’arrête, il n’y aura pas un bâtiment qui restera et qu’on ne pourra plus utiliser ».
Un investissement qui a cependant un coût : 37 000 euros, et qui ne convient qu’aux petits élevages mais qui est en train de devenir très tendance dans le monde de la volaille.