En tout, 8 rapaces survoleront la commune du 12 au 14 novembre, pour effrayer les étourneaux. « Avant il fallait mobiliser 23 agents et tirer plus de 2000 fusées. Nous souhaitions éviter de gêner la population avec le bruit des fusées donc nous avons décidé de changer de méthode », explique Patrick Burmann, directeur du bureau de l’environnement de Montluçon. L’effarouchement fauconnier est également moins cher : la municipalité y gagne plus de 2000 euros.
Les étourneaux : un risque sanitaire
Si la commune cherche à faire partir les étourneaux le plus rapidement possible, ce n’est pas uniquement à cause des nuisances sonores et olfactives qu’ils provoquent. Il existe un réel risque pour la santé lié à la présence de ces oiseaux, selon Nicolas Noailles, co-gérant de Phoenix Effarouchement : « Le risque sanitaire est monstrueux. Au vu du nombre d’étourneaux, on peut aller jusqu’à 600 kg de fientes par nuit sur la commune. Ces fientes peuvent contenir une bactérie, la Chlamydiae Psittacci, qui est à l’origine de la chlamydiose, une pneumonie aggravée qui peut être mortelle pour les plus fragiles. Tous les ans, il y a des morts ».Sans intervention, les étourneaux pourraient rester sur la commune jusqu’au mois de décembre. Ils n’y ont pas de prédateurs naturels et trouvent de la nourriture dans les campagnes alentours. Ils consomment principalement des fruits et des insectes. La vague de froid qui les chasse habituellement vers le sud intervient plus tard chaque année en raison du réchauffement climatique.
Attaquer sans tuer
Nicolas Noailles pratique la fauconnerie depuis 12 ans. Sa technique est bien rodée : « D’abord, on identifie les lieux ou les étourneaux passent la nuit, qu’on appelle des dortoirs. A Montluçon il y avait 4 dortoirs principaux, avec plus de 10 000 oiseaux par dortoir. Ensuite on attend la nuit et on envoie les buses de Harris se positionner sur des points hauts, à proximité des dortoirs. Les rapaces attaquent les étourneaux et tentent de les capturer, pour les pousser à fuir ».