Actuellement, aucune boîte aux lettres "Papillons" n’est installée dans l’Allier. Ces boîtes aux lettres permettent de recueillir la parole des enfants qui auraient subi des violences, physiques ou psychologiques. Il en existe plus de 300 dans toute la France. Une journée est organisée samedi 28 septembre pour alerter et se mobiliser à Montluçon.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Mettre des mots sur les maux. C’est ce que Jessie Zaher peut faire maintenant avec le temps, elle peut raconter son histoire. « Quand j’étais enfant dès l’âge de 6 ans, j’ai été victime de viol en réunion jusqu’à mes 10 ans. Je connais l’importance de la libération de la parole », explique la jeune femme. Alors il y a quelques années, le témoignage de Laurent Boyet, victime d’inceste, a fait écho à la propre histoire de Jessie. Avec Valérie Tabouret, elles se sont donc mobilisées et ont commencé à démarcher les municipalités dans l’Allier pour installer des boîtes aux lettres "Papillons". 

Alerter et lutter contre toutes les formes de violences envers les enfants

C’est tout l’objectif de cette journée du samedi 28 septembre : avec une dizaine de bénévoles de l’association, elles organisent une journée ludique pour les familles et les enfants, à Montluçon. « L’objectif est d’alerter et de lutter contre toutes les formes de violences envers les enfants : physique, psychologique, sexuelle, harcèlement, cyberharcèlement, explique Valérie Tabouret. On a un dispositif, les boîtes aux lettres "Papillons", qui sont installées proches des lieux où il y a des enfants (locaux scolaires, périscolaires, clubs de sport, centre aéré, de loisirs, etc.). Les enfants peuvent déposer un petit mot s’ils ont subi de la violence. Ces mots sont envoyés à des psychologues basés à Perpignan qui traitent les témoignages. Soit si c’est grave, ils les envoient alors à la CRIP (cellule de recueil des informations préoccupantes du Département), ils peuvent aussi saisir le procureur de la République directement, si c’est très grave. Soit ce n’est pas grave alors ils renvoient à la structure d’accueil où se situe la boîte aux lettres. Dans ce cas, il est possible de recevoir les enfants, les parents. Aucun mot n’est laissé sans réponse ».

Si tu ne peux pas le dire, écris-le

 Actuellement dans l’Allier, et même en Auvergne, il n’existe aucune boîte aux lettres. C’est aussi l’objectif de cette journée de mobilisation. « Faire connaître notre association auprès des élus et des professionnels de l’enfance, continue Valérie Tabouret. C’est important d’en mettre partout ». Une expérience de boîte aux lettres "Papillons" a déjà été tentée dans le département m’explique la jeune femme : entre 150 et 200 mots d’enfants ont été recueillis, dont trois étaient graves. « Comme quoi ça fonctionne. Le slogan de l’association, c’est « Si tu ne peux pas le dire, écris-le ». Il y a des enfants qui ne peuvent pas parler, ils préfèrent écrire »


Une histoire qui fait écho à l’histoire de la jeune Lily. En juin 2022, alors qu’elle avait 10 ans, elle dépose son témoignage dans une boîte aux lettres "Papillons", dans l’Ain, où elle dénonce les viols de son grand-père. Une enquête a été ouverte. L’homme de 73 ans a été condamné à 12 ans de réclusion par la cour criminelle de Bourg-en-Bresse, le 23 septembre dernier. 

Quand on est enfant, on ne sait pas ce qu’est la normalité, on n’a pas le recul qu’un adulte peut avoir, on n’a pas encore de rapport à la sexualité, à notre corps.

Jessie Zaher, référente de l'association "Les Papillons" dans l'Allier


  
Il existe plus de 300 boîtes aux lettres en France. « C’est un outil indispensable, explique Jessie Zaher. Quand on est enfant, on ne sait pas ce qu’est la normalité, on n’a pas le recul qu’un adulte peut avoir, on n’a pas encore de rapport à la sexualité, à notre corps. Quand il y a de l’inceste, il y a aussi tout l’amour que les enfants ont pour leurs parents, il y a toute cette ambiguïté. Les enfants n’osent pas. Ce que l’on a remarqué, c’est que les personnes ne sont pas formées à recueillir la parole de l’enfant. Il y a des adultes qui partent du principe que l’enfant ment. Aussi, les questions sont orientées de telle sorte que l’enfant peut sentir qu’on ne le croit pas »

Une maison "Papillons"

Une maison "Papillons" a été créée à Saint-Estève, dans les Pyrénées-Orientales. Il s’agit d’un espace dédié à l’écoute des enfants victimes de maltraitance. Des groupes de parole sont organisés pour les enfants et pour les adultes, un accompagnement juridique est proposé, mais aussi des formations. Des ateliers sont également mis en place autour de la prévention et de la sensibilisation aux violences sexuelles pour les 3/5 ans (avec leurs parents) et les 6/10 ans. L’accompagnement psychologique des enfants victimes peut se faire en présentiel ou en distanciel. 

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information