Lundi 14 février, une grève à durée illimitée a débuté aux urgences de l’hôpital de Montluçon, dans l’Allier. Dans ce service, le personnel gréviste assigné assure les soins.
Lundi 14 février, à l’appel des syndicats FO et CGT, un mouvement de grève illimitée a commencé aux urgences de l’hôpital de Montluçon dans l’Allier. C’est le manque de médecins et plus largement de personnels médicaux qui est à l’origine de cette grogne. Catherine Dutheil, secrétaire générale du syndicat FO, souligne : « Aujourd’hui aux urgences, il y a un manque de personnel médical. On devrait avoir 40 médecins et on ne les a pas. On tourne avec 6,6 médecins et peut-être 3,5 au mois de mai. Cela nous inquiète pour l’offre de soins sur le bassin montluçonnais, pour l’avenir du service et pour l’avenir de tout le personnel qui est aux urgences ». Elle ajoute : « On espère qu’on va pouvoir recruter et que tout le monde va se mettre autour de la table. Il faut sauver les urgences de notre bassin montluçonnais. Je ne vois pas comment on peut faire autrement car les autres urgences sont à une heure de route. Comment font les gens qui n’ont pas de moyen de locomotion ? De plus, une urgence reste une urgence, cela peut être fatal ».
" La charge de travail est très importante"
Cette situation "désorganise le service", selon les syndicats. Magali Souche, secrétaire générale du syndicat CGT, indique : « La charge de travail est très importante. Les gardes s’alternent. Il y a des aides de la part du CHU de Clermont-Ferrand, de l’hôpital de Moulins et de Vichy, avec des médecins intérimaires mais ce n'est pas possible. Il faut une stabilité au sein des urgences et des médecins qui soient là en continu et qui puissent suivre le planning qu’impose un service des urgences ». Les urgences enregistrent en moyenne 90 à 95 passages par jour.
Des recours élargis
Vendredi 11 février, la direction a reçu les syndicats. Elle s’est engagée à accroître le recours aux médecins intérimaires aux médecins retraités et aux médecins militaires. Elle envisage de nouvelles conditions de mises à disposition, notamment avec le CHU de Clermont-Ferrand. « La réforme des statuts médicaux parue ces derniers jours pourrait constituer un levier pour améliorer l’attractivité médicale et les collaborations inter-établissements » précise la direction, dans un communiqué. Les élus se mobilisent également, d'autant que d'autres services comme la pédiatrie ou l'imagerie sont également dans une situation difficile.
" Il n'est pas question qu'on ferme à la fois le service d'urgences et celui de pédiatrie"
Frédéric Laporte, maire (LR) de Montluçon et président du Conseil de surveillance du centre hospitalier de Montluçon, conclut : "A un moment donné, il va peut-être falloir faire des injonctions pour avoir des médecins. C'est une évidence. Il n'est pas question qu'on ferme à la fois le service d'urgences et celui de pédiatrie. Cela ne se passe pas comme ça. Des mesures drastiques seront prises avant qu'on en arrive là. Il y a quasiment 1 000 naissances tous les ans à la maternité, depuis plusieurs années. On a besoin d'un service de pédiatrie".
Aux urgences, le personnel gréviste assigné assure les soins. Une mobilisation est prévue vendredi 18 février devant l'hôpital.