Comme chaque automne, les étourneaux pointent leur bec à Montluçon (Allier). Mais entre nuisances sonores et déjections, ces oiseaux ne sont pas vraiment les bienvenus. La ville a donc lancé une campagne d’effarouchement.
Aux grands maux les grands remèdes. Dans l’Allier, Montluçon a lancé dimanche 14 octobre une campagne d’effarouchement des étourneaux, comme chaque année à la même période. Et la ville ne lésine pas sur les moyens
Un laser a été utilisé dès dimanche soir, à la nuit tombée, pour perturber les oiseaux. Tous les soirs pendant une semaine, 25 agents équipés de fusées d’effarouchement vont également s’évertuer à déloger les étourneaux des arbres où ils se perchent. "En moyenne 2.500 fusées sont tirées pendant une campagne d’effarouchement", souligne Patrick Brumann, le directeur des services de l’environnement de la ville. Lui qui gère ces campagnes depuis trente ans a un autre tour dans son sac : l’enregistrement du cri de détresse des étourneaux, "particulièrement efficace" pour les faire fuir.
En journée, les étourneaux sont plutôt à la campagne pour se nourrir. Mais le soir venu, ils retournent en ville, attirés par la lumière, la chaleur et l’absence de prédateurs. C’est donc à la nuit tombée, et au petit matin, qu’il faut les effaroucher :
L’idée c’est de les chasser et de les empêcher de se poser à des lieux stratégiques, comme les cours des écoles, en les stressant, en leur faisant comprendre que le lieu n’est pas sûr pour eux.
A Montluçon comme ailleurs, les étourneaux sont indésirables à plus d’un titre. Ils arrivent en force – par milliers, voire dizaines de milliers – et dérangent par leurs piaillements, ainsi que par leurs fientes en quantité très importante. Des déjections odorantes, qui peuvent endommager arbres, voitures et bâtiments par leur toxicité.
Couloir migratoire
Montluçon essaye donc de se débarrasser d’eux dès qu’ils arrivent. Un combat perpétuel, puisque la ville, comme Vichy d’ailleurs, est située dans un couloir migratoire. En d’autres termes, les oiseaux viennent chaque année sans que la ville n'y puisse grand-chose.
"Il n’y a pas vraiment de solution à long-terme, explique Patrick Brumann. D’autant qu’avec le réchauffement climatique, les étourneaux ne vont plus forcément jusqu’en Afrique. Avec la douceur du climat, la chaleur est acceptable en Auvergne, ce qui fait que les oiseaux restent." Et d’ajouter :
Attention, ces oiseaux ont aussi une utilité. Ce sont de grands insectivores, qui servent dans la chaîne alimentaire, il ne s’agit donc pas de les éliminer.
En 2017, Montluçon a mené trois campagnes d’effarouchement. Celle lancée le 14 octobre est la première de 2018. En août, une première vague d’étourneaux avait rapidement quitté les lieux sans qu’il n’y ait besoin d’avoir recours aux fusées. Les différents dispositifs déployés ont toujours fait leur preuve : "Il y a des fois où les étourneaux partent au bout de trois jours, d’autres où il faut plus attendre. Ils sont plus ou moins tenaces, mais généralement en fin de semaine ils sont partis."
D’ici le départ des oiseaux, dans un communiqué la Ville demande aux riverains "un peu d’indulgence pour le bruit occasionné par le dispositif acoustique et l’utilisation des fusées d’effarouchement".
Où et quand ?
Après une première action dimanche 14 octobre de 21h à 22h30, la campagne se poursuit du lundi 15 au vendredi 19 Octobre de 18h45 à 20h15.Avenue Marx Dormoy, Rue du Petit Canal, écoles Voltaire, école Marx Dormoy, école Paul Lafargue, Place de Blanzat, Place de la Tannerie et Pergola, Quai Rouget de Lisle, Place Fargin Fayolle, Place Louis Bavay, Place du 11 Novembre, Rue Du Châtelet, Rue Paul Constans, Hôtel Ibis, platanes Carrefour, Rue de la Glacerie, Quai de la Libération, Quai Louis Blanc, Rue Frachon, Jardin Wilson.
Une extinction de l'éclairage public est également programmée sur certains lieux (Quai Favières et Quai Louis Blanc).