Les salariés des usines Goodyear –Dunlop de Riom dans le Puy-de-Dôme et de Montluçon dans l’Allier sont en grève illimitée depuis le 7 juillet pour réclamer des augmentations de salaires afin de préserver leur pouvoir d’achat. Déçus par l’octroi d’une prime de 16 euros, ils ont décidé de l’offrir à une association montluçonnaise qui soutient les enfants hospitalisés.
La fabrication de pneumatiques de l’usine Goodyear – Dunlop de Montluçon dans l’Allier et l’activité de rechapage de celle de Riom dans le Puy-de-Dôme sont fortement ralenties par un mouvement de grève qui a débuté le 7 juillet. « Ça se poursuit car c’est un mouvement illimité, chacun fait comme l’entend, certains 2 heures par jour, d’autres huit » explique David Guillaume, secrétaire général du syndicat CGT (majoritaire sur le site de Montluçon). « Dans l’ensemble c’est très bien suivi, à 80% dans les ateliers » de l’Allier où travaillent 550 personnes en CDI, précisant que la production de pneus, essentiellement pour des motos, est diminuée de moitié.
Une prime qui a déçu
Alors que les échanges avec la direction faisaient espérer en mai dernier une prime de participation aux bénéfices de 400 €, l’annonce d’un versement ramené à 16 euros en juin a été « l’étincelle, ça provoqué colère et indignation. En contrepartie on a demandé le rétablissement de cette prime de participation de 400 euros, car 16 euros, c’est pire que rien » précise David Guillaume.
En attendant la reprise des négociations avec la direction, les salariés ont décidé de verser l’argent de cette prime à l’association montluçonnaise Epi de Lumière qui accompagne les enfants hospitalisés. Déjà 4 000 euros ont été récoltés.
A Riom, site spécialisé dans le rechapage de pneus de poids lourds, « 75 pneus sont sortis vendredi dernier contre 400 d’habitude » a déclaré à l'AFP Didier Raynaud, délégué CFDT (majoritaire) et délégué syndical central. « Nous demandons des mesures d'urgence, d'autant plus légitimes au vu des profits réalisés par l'entreprise », a ajouté l'élu du personnel de cette usine qui emploie, selon ses chiffres, 92 personnes.
De prochaines négociations
« La direction de Goodyear France confirme sa volonté de poursuivre le dialogue avec les représentants du personnel. Une réunion se tiendra la semaine prochaine pour anticiper les négociations salariales annuelles obligatoires de 2023 », a indiqué l'entreprise, sollicitée par l'AFP.
Les syndicats attendent donc cette réunion qui devrait se tenir le 21 juillet. « Mais il ne s’agit que des Négociations Annuelles Obligatoires de 2023 ; ils les avancent de 6 mois, mais si l’application ne se fait que l’an prochain, ce sera trop tard » commente David Guillaume.
Goodyear a réalisé un chiffre d'affaires de 17,5 milliards de dollars en 2021, pour un bénéfice net de 764 millions, selon son dernier rapport annuel. Au premier trimestre 2022, ses ventes ont atteint 4,9 milliards USD, un chiffre en hausse de 40% sur un an.