Mercredi 7 juin, deux Britanniques vont comparaître au tribunal correctionnel de Montluçon, dans l’Allier. Ils sont notamment poursuivis pour blanchiment aggravé, association de malfaiteurs et usage de faux. Ils risquent jusqu’à 10 ans de prison.
Deux Britanniques soupçonnés d'une vaste fraude financière portant sur plus de 290 millions d'euros au Royaume-Uni doivent être jugés mercredi 7 juin devant le tribunal correctionnel de Montluçon (Allier) pour blanchiment et association de malfaiteurs. Recherché dans son pays, Robert Hopkinson avait trouvé refuge dans la campagne bourbonnaise, où il a été arrêté en 2022 par les gendarmes français. Son complice présumé Richard Yeowart sera jugé par défaut. Un commerçant de Cérilly avait donné l'alerte après avoir découvert dans un colis deux faux permis de conduire. L'enquête menée par la gendarmerie a permis de saisir des pièces d'or, de l'argent, des voitures et deux maisons dont celle où étaient domiciliés les deux hommes, pour un montant total de 1,4 million d'euros, selon une source proche du dossier.
10 ans de prison encourus
Les gendarmes avaient également retrouvé de faux permis de conduire, de fausses cartes d'identité et plaques d'immatriculation ainsi que des perruques et des postiches. Placé en détention provisoire depuis son interpellation, Robert Hopkinson comparaîtra mercredi 7 juin à partir de 09H00 à Montluçon pour blanchiment aggravé, association de malfaiteurs, détention de faux documents, usage de faux, prise de nom d'un tiers et usage de fausses plaques d'immatriculation. Son complice présumé, en fuite, sera jugé par défaut. Les deux hommes encourent dix ans d'emprisonnement.
290 à 350 millions d'euros détournés
Les deux Britanniques sont suspectés de malversations à la tête d'Arena Television, une société britannique de diffusion d'événements sportifs comme l'Euro 2020 ou culturels. Ils avaient quitté le Royaume-Uni en novembre 2021. Nommé après leur départ d'Arena Television, un administrateur avait constaté le détournement de 250 à 300 millions de livres (290 à 350 millions d'euros), a indiqué à l'AFP une source proche du dossier, confirmant des informations de la presse britannique. Les deux hommes auraient bénéficié de prêts pour des équipements de retransmission jamais retrouvés, selon les médias britanniques qui évoquent l'une des plus grandes escroqueries dans le secteur des prêts d'actifs. L'affaire fait l'objet d'une enquête criminelle du Serious Fraud Office (SFO) qui a indiqué sur son site avoir mené deux arrestations en février 2022 en lien avec cette escroquerie. Contacté par l'AFP, Me David Père, avocat d'Arena Television, partie civile au procès de Montluçon, n'a pas souhaité faire de commentaire.
Ecrit avec AFP