"Je n'ai jamais été autant encouragé sur le bord des routes !". Porteur du maillot à pois depuis la 10e étape et son succès au Grand-Bornand, le Montluçonnais Julian Alaphilippe est devenu le chouchou du public, et peut rêver du titre de meilleur grimpeur dimanche 29 juillet à Paris.
Dans une Grande Boucle où les Français ont du mal à s'imposer, Julian Alaphilippe a été le seul à lever les bras sur la ligne d'arrivée. Et son maillot à pois, qui a participé à la légende de Richard Virenque ou de Laurent Jalabert, lui donne une visibilité toute particulière.
"C'est un maillot emblématique du Tour de France, il se reconnaît très facilement. Il y a un engouement derrière tout ça. Depuis ma victoire et le fait de porter ce maillot, je n'ai jamais autant été encouragé de ma vie sur le bord des routes", avoue Alaphilippe lundi 23 juillet à Pennautier non loin de Carcassonne.
Pourtant, le coureur de 26 ans s'était distingué avec sa victoire à la Flèche Wallonne, l'une des principales classiques du printemps. Mais rien ne vaut une victoire et un maillot distinctif sur la Grande Boucle.
"C'est impressionnant et je m'en rends compte. Je tiens d'ailleurs à remercier tout le public. Ça fait chaud au coeur", souligne le Français, conscient de la difficulté qui l'attend pour le conserver jusqu'à Paris et succéder à un autre Français, Warren Barguil.
"On n'a pas encore attaqué les Pyrénées et ça reste une semaine difficile. Je profite jour après jour", confie-t-il, alors qu'au départ de Vendée début juillet, son but était "de prendre du plaisir et de gagner une étape".
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Objectif Bagnères-de-Luchon
Après une première semaine où il n'a "pas été le plus heureux", Alaphilippe a su se montrer patient. "Quand ça m'a souri, ça a débloqué plein de choses. C'est du bonheur et on attaque déjà la dernière semaine".
Il n'a pas encore clairement établi de stratégie dans ce qui pourrait ressembler à un duel avec Barguil. Il possède 22 points d'avance et plus de 200 points sont encore à distribuer. Mais attention aux points doublés au sommet des derniers cols pyrénéens, à savoir le Portillon, le Portet et l'Aubisque.
"On n'a pas vraiment le temps de se parler, on fait chacun notre course, lui avec son équipe, moi avec Quick-Step. On a beau bien s'entendre en dehors du vélo, sur le vélo, il fait la course contre moi et c'est tout à fait normal. Il n'y a rien d'antisportif ou de mal dans tout ça", précise Alaphilippe à propos de sa relation avec le Breton, double vainqueur d'étape l'an passé sur le Tour.
La traversée des Pyrénées, avec ses trois cols hors catégorie (Portet, Tourmalet et Aubisque) lui inspire un seul mot: "la souffrance", même si l'étape arrivant à Bagnères-de-Luchon lui fait envie. "Parce que je l'ai repérée et je l'aime bien", confie-t-il.
Une chose est sûre, on ne devrait pas trop voir l'Auvergnat lors de l'étape courte de 65 kilomètres entre Bagnères-de-Luchon et Saint-Lary-Soulan, mercredi.
"Ce n'est pas pour moi ça! Elle ne me fait pas peur, mais je l'ai repérée et c'est très difficile. C'est trois ascensions qui s'enchaînent", reconnaît-il, pronostiquant d'importants écarts pour le classement général