Une contamination bactérienne prive des habitants d'eau potable : "Chacun s'organise comme il peut"

Depuis trois jours, les habitants de Vaux, près de Montluçon, ont interdiction de consommer l'eau du robinet. La présence d'une bactérie dans le réseau contraint toute la commune à s'organiser, sans que personne sache combien de temps la situation va durer.

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Depuis trois jours, les distributions de packs d'eau rythment la vie de la commune de Vaux, près de Montluçon dans l'Allier. Des conseillers municipaux se relaient du matin au soir pour assurer une présence en mairie, pendant que d'autres vont livrer les personnes isolées directement à leur domicile. Jeudi après-midi, la municipalité a interdit de consommer l'eau du robinet jusqu'à nouvel ordre.

Origine de la contamination inconnue

"Les contrôles de qualité de l'eau potable sont très fréquents. Le dernier a révélé la présence d'une bactérie. On accompagne la population, mais le problème est que l'on ne connaît pas encore l'origine", indique Jérôme Duchalet, le maire de la commune touchée par d'importantes inondations lors des intempéries ayant frappé la région la semaine dernière.

Nous n'avons pas eu signalement de personnes malades après avoir consommé l'eau du robinet ces derniers jours. Si c'est le cas, nous les invitons à se manifester et à se rendre chez leur médecin.

Jérôme Duchalet

Maire de Vaux

Le syndicat des eaux et d'assainissement Sivom et l'Agence régionale de santé, ont ainsi proscrit la consommation de l'eau du robinet à des fins alimentaires. Les soins d'hygiène pour les nourrissons doivent également être donnés grâce à de l'eau en bouteille. Pour les enfants de plus de 6 mois et les adultes, les autorités compétentes assurent "qu'aucune précaution n'est à prendre pour la toilette, les usages domestiques tels que la vaisselle, la lessive". L'arrosage des potagers et l'abreuvement des animaux ne seraient pas non plus contraints. 

Environ 1 000 habitants concernés

Près de 1 000 personnes, sur les 1 200 habitants, sont concernées par ces restrictions. Principalement les foyers autour du lieu-dit La Roussille, alimentés par un réseau différent de celui du bourg. "Chacun s'organise comme il peut... On donne de l'eau minérale à notre lapin et notre chien. Pour nos colombes, on a récupéré de l'eau de pluie. Même si l'on nous dit que ça ne craint pas pour eux, on est perplexes. Qu'est-ce qui peut résister à de l'eau bouillie ?", s'interroge Frédérique, 48 ans, qui nettoie autant ses aliments que ses dents à l'eau en bouteille désormais.

Ce genre d'évènement nous rappelle qu'avoir accès à de l'eau potable est une chance, voire un luxe. C'est précieux.

Frédérique

Habitante de Vaux concernée par les restrictions

Pour les Vaudois ayant l'habitude de consommer l'eau du robinet, "le plus dur est de résister aux réflexes", reconnaît Frédérique. "Tout à l'heure, j'avais mal à la tête et j'ai voulu prendre un médicament avec un verre d'eau, donc je suis partie pour me servir au robinet", continue-t-elle.

Magali, qui vit dans le secteur avec son compagnon, leurs deux ados et qui accueille sa petite-fille de 3 ans pour les vacances, a déposé une bouteille d'eau minérale à côté de chaque robinet du foyer pour y penser. "Cela impacte notre quotidien dans le sens où nous sommes obligés de changer notre mode de consommation, mais ce n'est pas insurmontable. Nous pouvons prendre nos douches, faire la vaisselle et nettoyer la maison", relativise-t-elle.

Première fois en 20 ans

Personne ne sait combien de temps la situation va durer. "Je travaille sur le secteur depuis 21 ans, c'est la première fois que je constate un problème bactérien comme celui-ci", reconnaît Fabrice Wegrzyn, directeur technique du Sivom. À ce stade, le professionnel n'a "pas d'explication sur l'origine de la contamination à donner". Elle pourrait provenir du réseau public, tout comme de l'habitation où a été réalisée l'analyse. 

Une purge et un traitement au chlore du réseau concerné ont été réalisés jeudi soir. "On n'est pas trop inquiets pour le moment, mais on ne peut pas s'empêcher de se demander si ce qu'ils vont mettre dans le réseau pour le traiter ne sera pas néfaste. Va-t-on ensuite boire du chlore pendant plusieurs mois ?", se soucie Frédérique, dans l'attente. Les résultats des derniers prélèvements, exécutés ce samedi matin, devraient être connus lundi après-midi.

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