Agression de Condé-sur-Sarthe : à Moulins-Yzeure, les surveillants de prison toujours mobilisés

Depuis 6 h 30 jeudi 7 mars, plus de 70 surveillants de la maison d’arrêt et la centrale de Moulins-Yzeure, dans l’Allier, se sont mobilisés. Après la violente agression d’un détenu radicalisé à la prison de Condé-sur-Sarthe (Orne), les surveillants demandent plus de moyens.

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Ils étaient plus de 70 surveillants jeudi 7 mars, dès 6 h 30, devant la maison d’arrêt et la centrale de Moulins-Yzeure (Allier). La mobilisation a continué jusqu’à 10 h pour empêcher la relève de prendre son service. Cette mobilisation intervient deux jours après la violente agression de deux surveillants à la prison de Condé-sur-Sarthe (Orne) par un détenu radicalisé et sa compagne. 
Depuis, dans toute la France, les surveillants se mobilisent et organisent des débrayages. 
 
La maison d’arrêt de Moulins-Yzeure compte en moyenne 180 détenus pour 90 personnels en uniforme. La maison centrale, sous haute sécurité, compte plus de 115 détenus pour 160 personnels en uniforme. Dans les deux établissements, se trouvent des détenus radicalisés. "Il y a les détenus radicalisés, mais il y a aussi des détenus violents. Certains jettent des casseroles d’eau bouillante sur les surveillants, il y a des coups de couteau, de fourchette. L’été dernier, il y a eu un surveillant qui a reçu un coup violent sur la tête", explique Mathieu Perdriset, représentant syndical UFAP-UNSA. 
 

Isoler les détenus radicalisés, terroristes et violents

Aussi, les surveillants attendent plus de moyens : des moyens matériels, comme des gilets par lame, ou encore des trappes sur les portes pour menotter les détenus avant qu’ils ne sortent de leur cellule. 
« Il faut des structures adaptées, des quartiers spécifiques pour les terroristes, les personnes radicalisées ou encore violentes », continue Mathieu Perdriset. Un moyen d’isoler les détenus radicalisés et d’éviter aussi la radicalisation des autres détenus. 
« Un quartier spécifique et adapté est quasiment prêt à Moulins, il ne manque plus que quelques portes et l’embauche d’une dizaine d’agents supplémentaires. Pourtant, il n’est toujours pas ouvert. On ne comprend pas que rien ne soit encore mis en place alors que depuis un an nous alertons les pouvoirs publics », insiste le représentant syndical. 

Les surveillants dénoncent un immobilisme du ministère de la Justice. Tous attendent une réponse de la ministre de la Justice, Nicole Belloubet. Cette dernière a réagi sur les réseaux sociaux et dans les médias après l'agression du mardi 5 mars. 
 
Les surveillants de Moulins-Yzeure n’appellent pas encore à une mobilisation pour la matinée de vendredi 8 mars.
La prison de Riom, dans le Puy-de-Dôme, était également bloquée par le surveillants jeudi matin, la centaine d'agent a été délogée par les policiers. 
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