Jugé par la Cour d’Assises de l’Allier pour viols et agressions sexuelles de dix jeunes filles, le professeur de chant d'un collège catholique de Moulins s’est retrouvé le 22 juin face à ces anciennes élèves, venues témoigner des «perversions» dont elles ont été victimes.

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Jugé par la Cour d’Assises de l’Allier pour viols et agressions sexuelles de dix jeunes filles, le professeur de chant d’une institution catholique de Moulins s’est retrouvé vendredi 22 juin face à ces anciennes élèves venues témoigner à la barre des "perversions" dont elles ont été victimes entre 2007 et 2010.

Compositeur-interprète de musique religieuse, Jean-Philippe Galerie était chargé de monter des comédies musicales pour le centre scolaire catholique Saint-Benoît de Moulins. Dans le cadre de son atelier "Atout coeur", l'accusé se faisait appeler "Papa d'amour", et nouait des relations avec les jeunes élèves qui tenaient souvent les rôles-titres de ses spectacles. Avant de les prendre dans ses filets, lorsque celles-ci atteignaient leur quinzième anniversaire.

"On se retrouvait dans une spirale où tout tournait autour du corps. A l'atelier, il prenait nos mesures pour les costumes; il fallait qu'on pose pour des photos dans différentes positions pour obtenir des rôles. On devenait un corps à sa disposition, qu'il prenait symboliquement en le regardant ou en le violant", relate d'une voix vibrante l'une des sept plaignantes qui se sont constituées parties civiles, sur les dix victimes recensées.

Dans l'établissement, professeurs et élèves avaient pourtant foi en ce professeur de chorale mis "sur un piédestal". "On l'idolâtrait. C'était à celui qui lui ferait la bise dans la cour et ferait partie des spectacles": Les Misérables, Robin des Bois ou d'Artagnan.

Les "favorites" du "harem" de l'accusé étaient ensuite invitées à son domicile du Maine-et-Loire, où il vivait avec son épouse et ses quatre enfants. C'est dans cette maison que le piège se refermait pour ces adolescentes, jugées "équilibrées" par les experts psychiatres qui les ont interrogées.

L'accusé, âgé de 46 ans, les réveillait "nu ou en string" lors de "câlins collectifs" dans le lit familial, ou les surprenait "dans la salle de bains dont la porte n'était jamais fermée". Gestes malsains et inappropriés qu'il justifiait par une "question de culture" et "d'ouverture d'esprit".

Dans sa maison ou au sein de l'établissement scolaire, les faits qui lui sont reprochés sont identiques : baisers forcés, caresses, pénétrations digitales ou non protégées, parfois à plusieurs, demande de fellations à des jeunes filles vierges ne sachant comment lui résister. "Il me dégoûtait mais je ne pouvais pas réagir; j'étais un bébé à l'époque", dit l'une. "J'ai senti ses doigts sous mes vêtements. J'étais pétrifiée mais tu ne dis rien parce que c'est Jean-Philippe qui le fait. Donc, tais-toi! Je n'avais rien à dire", ajoute une autre, les sanglots dans la voix.

Jean-Philippe Galerie avait déjà été condamné une première fois pour corruption de mineur à cinq mois de prison avec sursis en 2011 mais l'enquête de l'époque n'avait pas recensé d'autres victimes. "On parle pour celles qui le font pas, qui ne se sont pas là", a continué cette "bande de filles", qui se sont retrouvées et soudées pour l'affronter. "On sort enfin de la passivité dans laquelle il nous a enfermées. On se réapproprie enfin nos vies".

Le procés se poursuit jusq'au mardi 26 juin, Jean-Philippe Galerie encourt 20 ans de réclusion criminelle.

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