Le marché de Noël de Moulins, vitrine du savoir-faire local

Sur le marché de Noël de Moulins, une quarantaine de chalets proposent toutes sortes de cadeaux pour les fêtes ... Perles de verre, vitraux ou vêtements en laine d'alpaga : nous avons rencontré trois vendeuses qui fabriquent ce qu'elles vendent et qui sont fières de partager leurs savoir-faire.

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Sur le marché de Noël de Moulins, un peu moins d'une quarantaine de chalets proposent toutes sortes de cadeaux pour les fêtes ... Nous avons rencontré trois d'entre eux.

Noélie Allier : feu, verre

“Ne mettez pas l’objectif de votre téléphone en face, ça pourrait l’abîmer !” Il y a en effet de quoi fondre. Derrière son chalumeau, Noélie Allier maîtrise une flamme de près de 800 degrés. Minutieusement, elle y glisse l’extrémité de baguettes de verre colorées qui se transforment en perles. “La plupart du temps, c’est du verre de Murano” explique la créatrice. 

Sur les marchés de Noël, Noélie réalise la forme la plus simple : la perle de verre. Pour les formes plus élaborées, il faut un peu plus de chaleur, et même parfois un four en atelier. © Fabien Gandilhon - France TV

Tout est délicat dans cet art, à toutes les étapes. “Il faut y aller très doucement quand on chauffe car il peut y avoir un choc thermique” détaille la jeune femme.  “Le verre a une mémoire : il se souvient de tout ce qu’on lui fait …” Et même après la chauffe, il faut faire très attention. “Quand c’est fini, je plonge la bille de verre dans de la vermiculite, ce qui permet de maîtriser la vitesse de refroidissement”. 

Originaire de l’Allier, la jeune femme a eu un coup de cœur pour le métier lors d’un voyage à Barcelone. Une rencontre avec des souffleurs de verre : “c’était comme un ballet, une chorégraphie !” Elle décide de se former et intègre l’école nationale du verre à Yzeure. Il y a un an et demi, elle décide de se spécialiser dans la technique au chalumeau.

“Plus je chauffe, plus ça va incorporer la matière” explique-t-elle. Selon le rapport entre l’oxygène et le gaz dans sa flamme, le rendu sera différent. “Au-dessus du chalumeau, j’ai une plaque de graphite qui me permet de donner la forme que je veux”. Ensuite, c’est la créativité de l’artiste qui parle. “Là, je vais incruster des bulles d’air en faisant des trous avec une petite pique. Je rajoute ensuite une couche qui va enfermer l’air à l’intérieur.”

Sur sa carte, on lit : “Girly Glass - fileuse de verre itinérante”. Comme elle peut fabriquer tout en vendant, Noélie passe une bonne partie de son temps sur les marchés. “Quand il fait froid, je fais des petites perles : plus gros, il y aurait un risque de casse. Sur les marchés l’été, je peux faire des choses de plus grande taille, à condition qu’il n’y ait pas trop de trop vent ! Pour les pièces les plus massives, je dois travailler en atelier avec un four de recuisson et une réduction de la température en paliers”.

Sur son étal : le résultat prend la forme de citrouilles, de sapins et de sphères par dizaines, toutes uniques … On croirait parfois voir des planètes creusées de cratères ou des champignons multicolores … 

Malgré son chalumeau, Noélie a un peu froid derrière son stand. Mais elle sourit : “Je ne me vois pas faire autre chose !”

Sophie Djian : lumière sur les vitraux

Sur le marché de Noël, Sophie Djian présente un échantillon de son travail de décorateur sur verre. © Fabien Gandilhon - France TV

Sur le stand de Sophie, de petits personnages jouent avec la lumière. “On appelle ça des suncatchers, des attrape-soleil en anglais !” explique celle qui leur a donné leurs couleurs. 

Sophie Djian est “décorateur sur verre”. “Décorateur” et pas “décoratrice”, elle y tient. “J’étais directeur financier avant, pas directrice !” Jusqu’à ce qu’elle rencontre lors de cette vie d’avant John Kellog, vitrailliste américain depuis quatre générations.

“Sur le marché, on présente une petite collection un peu fantaisiste mais on est surtout là pour se faire connaître”. Car le travail de ce duo ne se résume pas aux petits objets présents sur leur chalet. “Quand on nous en prend un, on glisse notre carte à l’intérieur au cas où les acheteurs aient envie d’installer un vitrail chez eux”.

Un vitrail à domicile ? Oui, sourit Sophie, pour qui cet art est loin d’être réservé aux églises.  “L’an dernier, on a eu deux demandes pour des logements de particuliers et peut-être une touche aujourd’hui ! L’idée, c’est de faire entrer la lumière autrement dans son intérieur”

Le verre coloré joue avec la lumière © Fabien Gandilhon - France TV

Dans leur duo, John réalise les vitraux, Sophie la décoration. Pour les petits objets, il utilise la technique Tiffany, de sertissage au cuivre, que l’on soude ensuite à l’étain. Mais pour les grandes pièces, c’est la technique traditionnelle au plomb qui perdure.

Pour la décoration, Sophie maîtrise plusieurs techniques, en fonction de ses envies : la gravure, le sablage, la taille, ou la sculpture. “Je fais aussi du travail au four”. Elle tend un bloc dans lequel des feuilles de roses ont laissé leur trace dans le verre.

Et pour créer des vitraux, quoi de mieux qu’une ancienne chapelle ? C’est l’idée que s’apprête à concrétiser le duo. “Nous avons acheté la chapelle du Bon Pasteur à Moulins que l’on convertit en ateliers. Normalement, on démarre les travaux l’année prochaine et on espère ouvrir au public dans deux ans !” 

Anne-Laure Ducrocq : la toison d'or

Eleveuse de lamas et d'alpagas, Anne-Laure Ducrocq propose des vêtements faits avec la laine de ses animaux. © Fabien Gandilhon - France TV

“Sur les marchés de Noël, c’est un peu compliqué de tricoter, on a les doigts gelés !” Anne-Laure Ducrocq a pourtant tout ce qu’il faut sur son stand, à commencer par la laine qui provient des alpagas qu’elle élève à quelques kilomètres de Moulins, sur la commune de Deux-Chaises.

“C’est mon père qui a monté l’élevage en 1990 avec des lamas. Le premier alpaga est arrivé du Chili en 1994. Moi, je me suis installée en 2016.” La jeune femme qui a grandi avec ces animaux depuis l’âge de 10 ans ne se voyait pas faire autre chose. Elle a pris la suite. Son cheptel compte aujourd’hui 70 bêtes.

“Ce sont des animaux qui vivent dehors toute l’année. Les températures extrêmes ne les dérangent pas. Ils sont assez indépendants mais se laissent bien manipuler. Ils sont très calmes, c’est reposant”. Mais attention : ils n’aiment ni le contact, ni les câlins. 

Dommage quand on porte une toison si douce ! Chaque animal en produit entre 1,5 et 2 kilos par an. “La laine est triée par couleurs et par qualité. Elle part au lavage, puis elle est transformée en fils, certains pour les machines et d’autres pour le tricot main. Celui pour le tricot machine est beaucoup plus fin.” La meilleure qualité est utilisée pour tout ce qui est près du visage : écharpes et bonnets. La deuxième qualité est mélangée avec un peu de mérinos pour les ponchos, capes et chaussettes. Pour la troisième, il n’y a pas vraiment de débouché pour le moment mais une expérimentation est en cours en Haute-Loire pour fabriquer des semelles feutrées. 

La meilleure qualité de laine est utilisée pure. © Fabien Gandilhon - France TV

Le plus difficile, c’est de trouver une filière qui accepte de transformer les petites quantités produites. “Les laveries ont l’habitude du mouton. Pour la laine d’alpaga qui est sèche, le processus est différent, ce qui nécessite beaucoup d’opérations quand on passe de l’un à l’autre”. Alors, les éleveurs d’alpagas ont trouvé une solution : se regrouper dans une association pour faire transformer leur laine. “On ne la vend pas : on la confie au laveur, au filateur et au tricoteur qui nous fabriquent les produits”.

Sur le stand, Anne-Laure propose aussi des cartes sérigraphiées à l’effigie des ses animaux. “Le lama et l’alpaga sont à la mode en ce moment ! On a de plus en plus de demandes pour les visites à la ferme.” 

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