Devant le centre de courrier d'Yzeure (Allier), une cinquantaine de salariés de la Poste manifestaient lundi 6 mai 2019. En grève depuis jeudi 2 mai, les agents refusent la suppression de 10 postes et la réorganisation du service.
Dès le matin, ils étaient une cinquantaine à manifester le 6 mai devant le centre de distribution et de tri du courrier d'Yzeure (Allier). Dans le cadre de la concertation autour de la réorganisation du centre lancée à l'automne 2018, la suppression de 10 postes est envisagée par la direction de la Poste.
Des salariés ont l'impression que leur parole n'est pas prise en compte et redoutent des conditions de travail dégradées. "10 postes en moins, ça fait une grosse augmentation de la charge de travail par facteur", explique Christelle Hébrard, représentante de l'intersyndicale CGT-CFDT-FO. "Sachant qu'il y a déjà une souffrance et un mal-être au travail. Beaucoup de collègues et même des cadres pleurent pendant leur service".
En grève depuis jeudi 2 mai, l'intersyndicale CGT-CFDT-FO n'a toujours pas réussi à rencontrer le directeur, qui exige que les salariés débloquent le site. Les relations se sont même envenimées avec les supérieurs hiérarchiques. Deux grévistes ont porté plainte contre des cadres qui les auraient "menacé avec leur voiture", alors qu'elles tentaient d'entamer le dialogue selon elles. Annie Mallet, secrétaire de la section CGT de la Poste, rapporte : "Un cadre m'a foncé dessus en partant en première, donc j'ai porté plainte et j'ai été arrêtée par le médecin pour 3 jours d'interruption temporaire de travail (ITT)".
Jointe par téléphone, la direction justifie la réorganisation par une baisse du courrier de 18 % en 3 ans.