Un Français sur 5 est tatoué, un chiffre qui a doublé en 10 ans. Mais alors, comment ces adeptes de l’encre s’assurent de ne pas regretter leurs choix ?
Ce jour-là, au Salon du tatouage de Moulins, l’encre noire coule à flots ! Plus d’une centaine de tatoueurs sont présents et chacun a son style. Nathalie est addict aux tatouages. Elle est sur le point de craquer pour un nouveau motif, un Lapin Crétin. Une décision prise en 5 minutes, mais elle est prête à l’assumer toute sa vie : « C’est toute mon enfance, c’est les dessins animés qu’on regardait petit… C’est un délire ».
"Sur des personnes très jeunes, on demande que ce soit plus réfléchi"
Nathalie paraît convaincue, ce n’est pas le cas de tout le monde. Alors pour éviter les éventuelles déceptions, Cécilia Brunel, tatoueuse à Clermont-Ferrand, essaie toujours d’aiguiller les indécis : « On est dans un évènement où les gens ont des connaissances, ils viennent chercher le coup de cœur. Sur des personnes très jeunes, on demande que ce soit plus réfléchi. On va les amener à faire quelque chose de pas trop grand, d’assez discret, pour ne pas le regretter dans le temps. C’est important de savoir ce qu’ils veulent comme tatouage, de connaître la zone, qui n’est parfois pas adéquate, la taille… » Pour les néophytes ou ceux qui ont des doutes, la consultation est plus longue : « Il faut les faire réfléchir, choisir un projet plutôt qu’un flash, un projet qui sera réfléchi plutôt qu’un coup de cœur. »
Eviter les regrets
En effet, selon elle, le procédé pour recouvrir un tatouage qui n’est plus désiré est assez difficile et il faut l’éviter : « C’est assez compliqué, un tatouage regretté, car il est difficile de faire un cover, parfois, en fonction de la taille et du tatouage voulu, mais aussi de la douleur car cela va engendrer des chocs au niveau de la peau. » Heureusement pour elle, bien souvent, des retouches sont suffisantes à satisfaire ceux dont le tatouage vieillit : « C’est les lignes qui s’affinent avec les années, les tatouages qui s’estompent… En général, c’est plus une question d’esthétique que de regret du tatouage en lui-même. »
Bien choisir son tatoueur
L’organisateur de l'événement Marc Pleux en est persuadé, les salons du tatouage sont des lieux propices pour faire le ou les bons choix : « Sur un salon, il y a des tatoueurs qui font du traditionnel, du maori, du réalisme… Il y a tellement de choix… Le client peut donc rencontrer plusieurs tatoueurs. Le client a le choix de trouver la bonne personne pour ce qu’il veut faire. » En plus des échanges avec les tatoueurs, le plus souvent, des projets sont finalisés lors de ces évènements. Les flashs restent toutefois, parfois, des décisions impulsives regrettées : « Il y pas mal de gens qui ont des projets réfléchis et qui prennent rendez-vous avec un tatoueur qui sera présent très en avance, après il y a le coup de cœur, le flash. Les regrets, ça existe. Il y a quelques années, on était à un détatouage sur 3, pour les flashs. Peut-être que maintenant ça s’est un peu démocratisé, mais il y a toujours des clients qui regrettent malheureusement. »
Des solutions en cas de regret
En France, près de 20% de la population est tatouée. « Je pense que c’est plus réfléchi qu’avant. La tendance est différente, le tatouage est moins « rebelle ». C’est plus perçu comme un bijou qu’il y a 30 ans. Les gens réfléchissent davantage. Ils ont envie de porter quelque chose qui veut dire quelque chose », explique Marc Pleux. En cas de regrets, il existe, des solutions comme le laser : « Maintenant, on peut recouvrir l’ancien tatouage par un nouveau, sinon, il y a la solution de l’enlever au laser, mais c’est plus coûteux et plus douloureux. » Il faut compter entre 200 et 300 euros par séance.
-Propos recueillis par Eloïse Gérenton pour France 3 Auvergne