Témoignage. L’impact du mouvement des gardiens de prison sur les détenus au centre Moulins-Yzeure

Sorti il y a quelques jours de la maison d’arrêt de Moulins-Yzeure, un détenu a accepté de témoigner sur les répercussions du mouvement des surveillants pénitentiaires d’une durée de douze jours et qui a pris fin vendredi 26 janvier 2018.

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Vendredi 26 janvier 2018, le principal syndicat de surveillants, l'Ufap-Unsa a annoncé qu'il signerait le projet d'accord de la chancellerie, qui promet de renforcer la sécurité des agents et d'augmenter les primes. Une annonce qui devrait donc mettre fin au mouvement des surveillants pénitentiaires qui commençait à voir un impact sur le fonctionnement de la maison d’arrêt de Moulins-Yzeure.

"Depuis deux semaines, on a plus de promenades, plus de cantine, plus de courrier, plus de parloir. On n’a plus rien. C’est difficile", témoignait Xavier (nom d’emprunt) un ancien détenu de la maison d’arrêt Moulins-Yzeure.

Ce sont ces privations répétées qui selon lui sont à l’origine de la mutinerie qui a eu lieu jeudi 25 janvier 2018 dans l’après-midi. Alors en promenade, une soixantaine de détenus s’est rebellée et a refusé de retourner en cellule. Un pic de tensions qui a donc provoqué l’intervention des CRS, qui ont utilisé la manière forte.



"Ils ont remonté les détenus en cellule en leur tapant dessus et les ont même un peu provoqués. Certains CRS sont rentrés dans les cellules, ont insulté les détenus et ceux qui répondaient, prenaient des coups", explique l’ancien détenu.

La mutinerie due indirectement au mouvement des surveillants pénitentiaires, a créé des tensions qui ne semblaient pas retomber d’après les témoignages livrés par ses anciens compagnons de cellule à Xavier.

"Aujourd’hui pour être surveillant, il faut être très courageux"


Habitué au milieu carcéral, l’ancien détenu semble toutefois comprendre le combat des surveillants : "Aujourd’hui pour être surveillant, il faut être très courageux parce que vous avez des personnes en face de vous qui ne relèvent pas forcément des maisons d’arrêt, mais des hôpitaux psychiatriques, il y a même des terroristes. Ce sont des personnes qui n’ont rien à perdre. Et les surveillants n’ont rien pour se défendre à part un talkie et une paire de clés."


 

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