Réchauffement climatique : il faut sauver les forêts de l’Allier

Les forêts de l’Allier souffrent du réchauffement climatique. Les canicules a répétition depuis 2018 font dépérir les grands chênes. L’ONF estime que 10 des 11 forêts domaniales du département sont touchées. Le phénomène est tellement rapide que la forêt n’arrive pas à se régénérer naturellement. L’Office National des Forêts cherche des solutions.

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A Fleuriel, dans l’Allier, les grands chênes du bocage bourbonnais dépérissent. Une tempête silencieuse, dans les prairies, les haies, mais aussi au cours des bois. Sur les 2 000 hectares de la forêt domaniale de l’Abbaye, une centaine est très affaiblie. Cyril Métier, responsable d’unité territoriale sud Allier pour l’ONF (Office Nationale des Forêts), explique : « On voit la descente de cimes. Ils ont réagi au niveau du tronc, mais la tête de l’arbre est totalement morte. On a subi 3 années compliquées successives, 2018, 2019 et 2020. Cela a affaibli les chênes. On arrive, au sol, à des températures de 40°C sous abri. Quand on est en haut de l’arbre, on arrive à des températures de 50 à 55°C. Les feuilles grillent. L’arbre va dépérir et va mourir. »

Etudier le cycle des arbres

Avant d’être trop abimés, les arbres sont coupés pour être valorisés. Normalement, les chênes se ressèment naturellement, mais aujourd’hui le cycle va trop vite, les semis de jeunes arbres ce ne sont pas assez nombreux.

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Les forêts de l’Allier souffrent du réchauffement climatique. Les canicules a répétition depuis 2018 font dépérir les grands chênes. L’ONF estime que 10 des 11 forêts domaniales du département sont touchées. Le phénomène est tellement rapide que la forêt n’arrive pas à se régénérer naturellement. L’Office National des Forêts cherche des solutions. ©P.Franco/AF.Souchon/M.Canuto/France 3 Auvergne

L’Homme doit alors intervenir pour replanter, adapter la forêt aux contraintes actuelles. Cyril Métier précise : « Pour chaque parcelle on fait des études de station. Ici, on est sur des parcelles très humides l’hiver et très sèches l’été. La seule essence qui peut s’adapter, d’ici 50 ans, c’est le pin maritime. »

Varier les espèces

La forêt a donc commencé sa mue mais les forestiers doivent voir encore plus loin : planter pour les générations futures. Ils font donc des expériences sur des ilots d’avenir. Cyril Métier décrit : « On a une plantation de chênes pubescents. Ce sont des chênes issus de la Méditerranée. On peut appeler ça une migration assistée, on prend des chênes qui sont plus au sud pour les mettre plus au nord. On a essayé du chêne zéen, du chêne du Portugal, mais aussi du cèdre. » Ces plantations sont un pari face à un avenir climatique incertain. Pour multiplier les chances d’adaptation, la forêt deviendra mosaïque, faite de nombreuses espèces pour trouver celles qui correspondront au climat de demain.

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