A Vichy, dans l’Allier, une polémique fait rage à propos de l'abattage de 180 arbres dans le parc des Sources. Ce lieu emblématique de la ville, datant de l'époque Napoléon III, va subir une profonde transformation dans les années à venir.
A Vichy, dans l’Allier, le parc des Sources, créé sous Napoléon III, va connaître une profonde transformation. C’est dans l’allée centrale que les changements seront les plus visibles : elle sera plus large, plus lumineuse et sans les marronniers qui la bordent actuellement. Brigitte Taureau, membre de l’antenne du Groupement national de surveillance des arbres de Vichy Communauté, explique : « Ce qui nous pose souci c’est de couper à peu près 500 arbres de ce magnifique parc qui en compte environ 700. Pour avoir des arbres de cette taille et de cette qualité de surface foliaire, il faut des dizaines d’années ». D'après la municipalité, il s'agirait plutôt de 180 arbres.
Une compensation qui va prendre du temps
Ces arbres seront remplacés par de plus jeunes mais pour les opposants au projet, cette compensation ne suffira pas. Thomas Brail, fondateur et coprésident du Groupement national de surveillance des arbres, indique : « Si vous abattez un vieil arbre avec 500 000 à 600 000 feuilles, quand vous replantez un ou deux jeunes arbres, vous vous retrouvez avec 200 à 300 feuilles. Ce qui fait le rôle de dépollution, d’oxygénation et de décarbonation c’est le nombre de feuilles dans un arbre. Ce modèle-là ne marche plus. Si vous abattez un arbre de 100 ans et que vous replantez un arbre, il va falloir attendre 100 ans pour qu’il ait le même rendu ».
Des arbres replantés
La Ville se défend : les arbres replantés seront déjà grands, ils feront plus de 10 m et ceux qui seront abattus auraient de toutes façons dû être coupés pour des raisons de sécurité. Frédéric Aguilera, maire (LR) de Vichy, souligne : « Il faut savoir que dans ce parc aujourd’hui, entre 10 et 20 arbres sont coupés tous les ans. C’est pour cela qu’il en manque beaucoup et que le parc est mité, pour des raisons de sécurité. Tout le monde se souvient d’un arbre qui est tombé sur un banc. On a fait un bilan sanitaire pour commencer à redonner de la vivacité à ce parc. Si on ne le fait pas, dans quelques années, tout le parc va s’effondrer sur lui-même d’une certaine manière ».
Une enquête publique est en cours. Elle se terminera le 17 mai. Les travaux pourraient commencer à l’automne prochain pour un achèvement dans deux ans. Le chantier de rénovation coûte 30 millions d’euros.