Aux Global Games de Vichy, les athlètes inspirent des jeunes en situation de handicap

A Vichy, les Global Games se poursuivent jusqu’au samedi 10 juin. Cette compétition réunit tous les quatre ans des sportifs de haut niveau ayant un handicap mental. Elle se tient pour la première fois en France.

"Allez les Bleus !": aux Global Games, les exploits des athlètes français porteurs d'un handicap intellectuel suscitent l'enthousiasme de spectateurs eux aussi handicapés, venus les encourager et aussi peut-être attraper à leur tour le virus du sport. Cette compétition internationale majeure, qui réunit tous les quatre ans des sportifs de haut niveau ayant un handicap mental, se tient pour la première fois en France, à Vichy (Allier), jusqu'à samedi 10 juin. Cette année, les athlètes qui participent aux Global Games sont répartis en trois catégories. La première correspond aux sportifs présentant une déficience intellectuelle, la deuxième à ceux qui présentent une déficience intellectuelle associée à un handicap physique ou sensoriel. La troisième, intégrée pour la première fois à la compétition, concerne les personnes autistes, déficientes intellectuelles ou non. Sylvain, 33 ans, chante l'hymne national la main sur le coeur, avant de lancer "Allez les Bleues !". Il fait partie d'un groupe d'une trentaine de jeunes adultes handicapés, qui ont fait le déplacement depuis Metz (Moselle), et se dit ravi de "soutenir l'équipe de France" féminine de basket adapté, face à celle du Japon. "Je voulais leur faire découvrir différents sports, leur montrer qu'il y a des athlètes de haut niveau qui se battent comme des lions, même avec leurs différences", explique à l'AFP Renato Castellani, coach de judo adapté, qui accompagne ce groupe.  "Ce sont les jeux les plus importants à nos yeux". Aviron, cyclisme, taekwondo... Ces athlètes s'affrontent dans douze disciplines officielles, alors qu' ils ne peuvent concourir que dans trois aux Jeux paralympiques (athlétisme, natation et tennis de table).
 

"Impressionnant"

Alexandrine, 25 ans, apprécie le haut niveau de jeu : "J'aime regarder les sportifs qui jouent bien et les encourager", témoigne-t-elle auprès de l'AFP, un petit drapeau bleu-blanc-rouge à la main. Les passes s'enchaînent, les paniers aussi, sous les cris et les chants de la centaine de spectateurs, essentiellement français. Mais le Japon mène et creuse l'écart au fur et à mesure que les minutes passent. "C'est impressionnant, dommage pour la France, mais c'est ça le sport", commente Yannick Hirspieler, 43 ans, après le coup de sifflet final, synonyme de défaite française. "C'est sympa de pouvoir découvrir tous ces sports", ajoute ce pratiquant de judo, autiste. Il regrette le manque de visibilité du sport adapté, en particulier du judo, exclu des Jeux paralympiques, une situation "injuste" qu'il espère voir évoluer. Assister aux compétitions a donné envie à Eva "de faire encore plus de sport adapté, peut-être du basket". Après le match France-Japon, la jeune femme de 26 ans est descendue sur le terrain avec deux camarades pour tenter de mettre quelques paniers. Pour l'heure, elle pratique notamment la course à pied et se réjouit d'assister aussi à des épreuves d'athlétisme : "Ca m'intéresse de voir comment font les autres", explique-t-elle.

Visibilité

Venir aux Global Games est "une très bonne expérience" pour ces jeunes adultes, même si certaines sessions de jeu sont "un peu longues pour eux parfois", estime Delphine Weiczek, accompagnante éducatif et social, qui accompagne le groupe de Moselle pendant son séjour à Vichy. "Cela leur permet de rencontrer de nouvelles personnes, créer du lien social et voir qu'être handicapé n'empêche pas de faire des choses", notamment du sport, relève-t-elle auprès de l'AFP. La Fédération française de sport adapté (FFSA) compte quelque 60 000 licenciés, en situation de handicap mental ou psychique, qui pratiquent un sport en loisir ou en compétition, au sein de 1 300 clubs sportifs. "Les Global Games, c'est l'opportunité de donner de la visibilité au sport adapté, d'aider des familles à oser emmener leur enfant pratiquer une activité sportive", relève auprès de l'AFP Marc Truffaut, président de la FFSA. "Le maillage territorial et le panel de sports disponibles, nous permettent de proposer une activité adaptée à chacun", ajoute-t-il. Pour renforcer le nombre d'options disponibles, le Comité paralympique et sportif français (CPSF), soutenu par l'Etat, a pour objectif de former 3 000 clubs sportifs à l'accueil des pratiquants en situation de handicap (tous types confondus) d'ici à 2024.

Ecrit avec AFP

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