Mais qui a tué Christophe Doire ? Il y a plus de 25 ans, le corps du jeune homme alors âgé de 28 ans était retrouvé décapité, dans un fossé de Busset dans l’Allier, un jour de Noël. L’enquête était dans une impasse mais est rouverte depuis avril 2022. Ce mercredi 11 octobre, une nouvelle exhumation a été ordonnée.
C’est un mystère qui court depuis plus de 25 ans, un dossier rouvert en avril 2022 par le procureur de la République de Cusset (Allier) Éric Neveu. Il rappelle les faits : « Le 25 décembre 1995 le corps décapité d’un homme âgé de 28 ans était découvert dans un fossé sur la commune de Busset, dans l’Allier. » L’enquête n’avait alors pas permis de déterminer les circonstances de la mort de Christophe Doire, un soir de Noël. Mais 28 ans après, l’affaire est reprise en main : la veuve de Christophe Doire est mise en examen du chef de meurtre puis placée sous contrôle judiciaire.
Une nouvelle exhumation réalisée
Un an et demi après la reprise des investigations, les enquêteurs sont toujours mobilisés. Dans l’espoir de trouver de nouvelles preuves, le corps de la victime a été exhumé en 2022. C’est un autre corps qui intéresse désormais les enquêteurs : « Dans ce cadre des investigations qui se poursuivent, les deux juges d’instruction du tribunal judiciaire de Cusset saisis viennent ce jour de faire procéder à l’exhumation d’un corps dans le département de l’Allier », indique le procureur, ce mercredi 11 octobre. Les enquêteurs espèrent que cette nouvelle exhumation permettra d’en apprendre plus sur ce mystérieux décès. L’identité et le sexe de la personne exhumée n’a pas été communiquée.
Une soirée sous tension
Le procureur Eric Neveu expliquait lors d'une conférence de presse en juillet 2022 : « Le 16 décembre 1995, Christophe Doire, âgé de 28 ans, employé dans une entreprise d’agroalimentaire vichyssoise et connu comme un passionné de chasse, commence sa journée à la chasse avec pour souci principal de retrouver sa chienne Flora qui avait disparu. Il quitta sa mère vers 17h30 par la suite pour regagner son domicile où un heurt éclata, consécutif à la chute d’un sèche-cheveux en fonctionnement dans une baignoire remplie d’eau alors que Christophe Doire s’y trouvait. Il quitte son domicile vers 20h30 sans avoir mangé pour se rendre au domicile de son frère Olivier. Il passe la soirée à regarder la télévision en compagnie d’amis et quitte le domicile de son frère dans l’intention de regagner son domicile vers 23h30, départ confirmé par les voisins. »
Une mystérieuse disparition
C’est alors que survient la disparition du chasseur, selon le procureur : « Il avait l’intention de se rendre à la chasse le lendemain. Le 18 décembre 1995, 48 heures après, alors que des chasseurs s’inquiétaient depuis la veille de ne pas le voir, son épouse signale la découverte par la mère de Christophe Doire de son véhicule en stationnement dans un parking de Cusset. » Le véhicule n’était pas fermé, l’autoradio fonctionnait et on a retrouvé son fusil de chasse à l’arrière. L’épouse indique, deux jours plus tard, avoir trouvé les vêtements de Christophe dans le grenier, à l’endroit du linge sale. Un témoin verra ces mêmes vêtements fraîchement lavés et étendus 2 jours plus tard. C’est ensuite le véhicule de Christophe qui disparaît à son tour alors qu’il était resté garé devant le domicile du couple depuis 4 jours. Il sera ensuite retrouvé carbonisé à Randan, dans le Puy-de-Dôme.
"La décapitation avait dû être commise à l’aide d’un outil de boucherie ou de chasse"
Ce sont finalement deux chasseurs qui découvrent le corps, dans un fossé en rase campagne le soir de Noël. Le signalement et les documents retrouvés sur la victime permettent de l’identifier : il s’agit bien de Christophe Doire. Les techniciens d’investigation criminelle procèdent aux constatations habituelles. L’autopsie pratiquée désigne une importante hémorragie comme cause de la mort. Eric Neveu indiquait à l'époque : « Selon le médecin légiste, la décapitation avait dû être commise à l’aide d’un outil de boucherie ou de chasse ayant permis une section nette des vertèbres cervicales. » En dépit de « longues investigations », une ordonnance de non-lieu est rendue le 23 mars 2000.