Cette année encore, la chasse au moustique-tigre est lancée partout en France. En Auvergne, ces insectes sont particulièrement implantés et actifs dans le Puy-de-Dôme et le Cantal. Pour lutter contre leur prolifération, les particuliers peuvent mettre en place des gestes simples.
Cet été encore, le moustique-tigre risque de venir jouer les trouble-fête dans le Puy-de-Dôme et le sud du Cantal. Il est installé depuis quelques années dans ces départements et prolifère allègrement s’il n’est pas délogé par les particuliers. L’année dernière, déjà, le moustique-tigre avait largement envahi l’Auvergne.
Un insecte qui gagne du terrain
Le moustique-tigre, originaire d’Asie du Sud-Est, fait partie depuis quelques années des désagréments de l’été en France. Rayé de noir et de blanc, il pique principalement en extérieur pendant la journée et est vecteur de maladies comme la dengue, le chikungunya ou le virus Zika. Arrivé en France en 2004, le moustique-tigre prolifère chaque année dans de nouveaux départements. En 2020, il a gagné 6 nouveaux département. Cette année, le Cantal passe en zone rouge et rejoint le Puy-de-Dôme. « Le moustique-tigre est déjà bien implanté dans le Puy-de-Dôme, notamment sur la métropole Clermontoise », explique Gilles Besnard, entomologiste à l’Entente interdépartementale pour la démoustication (EID) d’Auvergne-Rhône-Alpes. Il ajoute : « Cette espèce n’a jamais été trouvée en France avant 2004 dans les milieux naturels. Elle a été importée et s’installe dans les endroits où il y a de l’eau autour des maisons. »
[#prevention] Le moustique tigre, particulièrement nuisible est implanté depuis 2012 en #AuvergneRhôneAlpes. Face à sa prolifération, @ARS_ARA_SANTE rappelle que chacun peut agir en adoptant des gestes simples et peu contraignants. En savoir plus: https://t.co/n0D4FRjiWx pic.twitter.com/Qk68zjFuND
— ARS Auvergne-Rhône-Alpes (@ARS_ARA_SANTE) May 4, 2021
« Il faut convaincre les particuliers d’agir chez eux »
Le moustique-tigre pond ses œufs principalement dans des objets ou rebords où de l’eau stagne, dans les jardins et sur les terrasses : « cela peut être un caniveau, un seau, un arrosoir, une citerne, des gouttières, des vieux pneus… Tous les objets laissés là, qui ont des parois verticales et un peu d’eau. Le moustique-tigre s’installe juste au-dessus du niveau de l’eau », ajoute l’entomologiste. D'après l'EID, « 80 % des œufs des femelles du moustique tigre se trouvent à proximité de nos habitations. »
Si des professionnels de la démoustication proposent leurs services pour les éradiquer, il est déjà possible de réduire la prolifération des nuisibles soi-même. Gilles Besnard conseille déjà de vider tous les récipients contaminés : « Il est possible, par exemple, de rajouter des graviers dans les coupelles des pots de fleurs, pour que l’eau soit en-dessous des cailloux et ainsi inaccessible pour les moustiques. Il faut également couvrir les récipients. Les cuves à eau par exemple, peuvent être recouvertes d’un voilage anti-insecte, trouvable en magasin de jardinage. Cela permet d’éviter que le moustique ait accès à l’eau et ponde. » Il conseille également d’entretenir une fois par an les caniveaux et gouttières pour s’assurer que rien n’est bouché. « Rien ne sera plus efficace qu’éliminer l’eau, surtout pas les produits chimiques. » Eliminer l’accès à l’eau permettrait ainsi de « réduire drastiquement la population » de moustique-tigre et d’éviter une prolifération ingérable.
Selon lui, rien ne peut être fait au niveau territorial : « Les communes sont impuissantes face à l’arrivée du moustique-tigre, il faut convaincre les particuliers d’agir chez eux. »
Inquiétude en Auvergne
Le moustique-tigre résiste assez peu en altitude, du fait des températures plus fraîches. Cela explique en partie son absence en Haute-Loire et dans les monts du Cantal. Cependant, certaines zones d’Auvergne risquent de le voir proliférer. « Le sud du Cantal, moins en altitude que le reste du département, commence à être envahi de moustique-tigre, très présent en Occitanie, alerte l’EID. Il s'est implanté dans le secteur de Maurs (Cantal), de façon certaine. Mais ce n’est que le début. »
Gilles Besnard prévient aussi sur le nord de l’Auvergne : « Nous sommes inquiets pour Vichy, dans l’Allier. C’est une ville à la population assez importante, en altitude suffisamment basse pour une prolifération. »
L'Agence régionale de santé (ARS) conseille de signaler la présence du moustique-tigre sur le site dédié.