L’Agence régionale de santé Auvergne-Rhône-Alpes a indiqué mercredi 20 mai dans un communiqué que le moustique tigre était considéré comme « implanté et actif » dans 9 départements de la région sur 12. Souvent associé à des maladies, il n’est pas vecteur de coronavirus COVID 19.
Mercredi 20 mai, l’Agence régionale de santé Auvergne-Rhône-Alpes a publié un communiqué au sujet du moustique tigre. Elle considère que cet insecte est « implanté et actif » dans 9 départements de la région : l’Ain, l’Ardèche, la Drôme, l’Isère, la Loire, le Puy-de-Dôme, le Rhône, la Savoie, et, depuis l'année dernière, en Haute-Savoie. Les départements de l’Allier, du Cantal et de la Haute-Loire restent à ce jour, peu impactés par la présence de cet insecte.
Le moustique tigre, est présent en Auvergne-Rhône-Alpes depuis 2012. Le professeur Henri Laurichesse, chef de service des maladies infectieuses et tropicales au CHU de Clermont-Ferrand, se veut rassurant : « La présence du moustique ne dit pas s’il est porteur d’un agent infectieux. Il ne représente un risque que s’il est infecté et que s’il est capable de piquer quelqu’un et de lui transmettre la maladie. La présence de ce vecteur n’est pas un danger pour l’homme s’il n’est pas infecté. Mais si la carte de son implantation s’agrandit, le risque s’accroît ».Si la carte s'agrandit, le risque s'accroît
Des cas ponctuels
Le moustique tigre est le vecteur potentiel des maladies de la dengue, du chikungunya et du Zika, dites « arboviroses ». Il ne transmet ces maladies que lorsqu’il est lui-même contaminé. Mais les cas restent rares en France, comme l’indique le professeur Henri Laurichesse : « Il transmet principalement la dengue, le chikungunya pour la France. Dans le monde, il a été vecteur du virus Zika. Il y a des maladies virales qui font le tour du monde et qui se transmettent par voie vectorielle, des vecteurs comme les moustiques. En France, il y a eu quelques cas ponctuels, autochtones, de personnes qui n’avaient pas quitté notre territoire mais qui ont pu avoir un diagnostic de dengue mais c’est resté des cas ponctuels. On sait que ce vecteur se diffuse dans le sud de la France et remonte la vallée du Rhône. Mais avec le réchauffement climatique on peut penser que certains vecteurs qui s’adaptent assez bien à la température, peuvent survivre et peuvent être transportés de façon maritime par exemple. Ils peuvent arriver ensuite en France et transmettre des maladies s’ils sont porteurs de ces maladies ».Le nombre d’arboviroses biologiquement confirmés a été multiplié par 3
Le communiqué de l’ARS précise : « Au cours de la période de surveillance de l’été 2019, l’ARS Auvergne-Rhône-Alpes a reçu 178 signalements pour des suspicions de cas d’arboviroses, dans le cadre du dispositif de signalement accéléré (sans attendre la confirmation biologique, sur les bases des symptômes présentés par les personnes et leur histoire évoquant notamment des voyages).Parmi ces signalements, 93 cas de dengue, 10 cas de chikungunya et 1 cas de Zika ont été biologiquement confirmés. 2 cas de transmission autochtone de dengue ont également été recensés dans la région en 2019, à Caluire-et-Cuire dans le Rhône ».Pas vecteur de coronavirus COVID 19
Pas d’inquiétude en revanche au sujet d’une transmission éventuelle du coronavirus COVID 19. Le Pr Henri Laurichesse est formel : « On n’a pas la preuve que le moustique tigre soit vecteur du coronavirus. Je n’ai jamais entendu cela. Je n’ai jamais vu de données que ce virus qui se transmet par voie aérienne était transmis par « aedes albopictus » (NDLR : le nom scientifique du moustique tigre) ».Attention aux amalgames
Le chef de service des maladies infectieuses et tropicales appelle à ne pas faire d’amalgame : « Le fait d’isoler des vecteurs n’est pas synonyme de diffusion de maladies. Elle peut précéder de plusieurs années. Les gens font l’amalgame. Il y a un lien mais pas un parallélisme fort. Tout de suite, on ne peut pas dire que les avions sont très actifs. Donc les personnes susceptibles de nous apporter des virus ou des vecteurs dans leurs bagages sont moins nombreuses. Il est possible que la fermeture des frontières ait beaucoup impacté les transports de marchandises et les voyages humains ; cela fait que la diffusion de ce vecteur pendant ces quelques semaines a probablement été freinée ». Pour éviter la prolifération du moustique tigre, débarrassez-vous des eaux stagnantes dans votre environnement et pour vous en protéger, n'importe quel répulsif est efficace.#MoustiqueTigre : la lutte contre sa prolifération est l'affaire de tous. Consultez le communiqué de presse ▶️ https://t.co/3V1cm6VMHt #sante #AuvergneRhoneAlpes pic.twitter.com/fMYQGCdtnd
— ARS Auvergne-Rhône-Alpes (@ARS_ARA_SANTE) May 20, 2020