Les températures sont douces et l'envie de profiter encore des terrasses est bien là. Mais les moustiques en masse nous mènent encore la vie dure en ce mois d'octobre bien pluvieux encore. Jusqu'à quand vont-ils nous embêter ? Pourquoi sont-ils encore plus nombreux ? France 3 Provence-Alpes vous éclaire
L’été est fini, et nous espérions tous qu’avec le passage à l’automne, les moustiques nous fichent la paix. Les températures douces qui rythment nos journées nous donnent encore envie de profiter de nos terrasses, de vivre fenêtres ouvertes. Mais les moustiques ont décidé de nous mener encore un peu la vie dure. Surtout depuis les récentes pluies et inondations, on a l’impression qu’ils sont plus nombreux encore que cet été. Sachez que ce n’est pas une impression. Mais la question est "Pourquoi ?"
Conséquence du réchauffement climatique
Pour bien comprendre, il faut savoir que le moustique tigre a besoin de deux choses : de l’eau et des températures douces. En ce moment, les conditions sont idéales pour la prolifération des moustiques. Tout est réuni pour qu’on en ait plus. "C’est une conséquence du réchauffement climatique. Ils arrivent plus tôt au printemps, et restent plus longtemps à l’automne. L’année dernière, mi-novembre, on avait encore des moustiques et à long terme, on peut penser qu’ils seront là tout le temps", précise Hugo Plan, expert de lutte anti-moustique.
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Contrairement aux "cousins", les tigres ne pondent pas leurs œufs dans l’eau, mais sur une paroi asséchée à proximité d’eau. Les œufs peuvent ainsi rester sur cette paroi pendant très longtemps – ils sont viables six ans – et dès qu’une pluie arrive, que l’eau entre en contact avec les œufs, ils éclosent. C’est ce que nous explique Hugo Plan. "Un moustique tigre a besoin d’une vingtaine de milimètres d’eau, c’est-à-dire l’équivalent d’un bouchon de bouteille renversé pour pondre. C’est pour ça qu’on l’appelle ‘moustique urbain’", précise Hugo Plan. À savoir qu’un moustique tigre peut pondre jusqu’à 200 œufs.
Un autre facteur qui explique que l’on a l’impression d’en voir davantage que cet été, ce sont les températures. L’expert nous explique que lors des fortes chaleurs de l’été, qui avoisinent les 40 degrés, les moustiques, eux aussi, ont chaud. Par conséquent, ils cherchent les zones plus fraîches. Et même si cette espèce pique la journée, ils s’effacent avec les températures chaudes. La baisse des températures leur permet donc de retrouver leur état naturel et de piquer toute la journée.
L'eau stagnante, votre ennemi n°1
Mais alors, que faire ? Hugo Plan préconise d’agir en premier lieu sur les eaux stagnantes, en rangeant les jouets des enfants, en mettant du sable au fond de la soucoupe, du pot de fleurs… En clair, faire attention à tout ce qui peut être un récipient potentiel. Il précise cependant que ce geste doit être collectif. Si vous êtes vigilants, mais que votre voisin, au contraire, est négligent, vous n’en serez pas débarrassés. "Un moustique vit dans un périmètre de 200 mètres autour de son lieu de naissance", précise Hugo Plan.
Concernant les insecticides, l’expert n’est pas optimiste. Il explique que d’une part, ils n’empêchent pas les moustiques de pondre et donc se reproduire, et surtout, ils développent une résistance à ces produits. Un peu comme nous avec les antibiotiques. La meilleure chose à faire sur le long terme, est d’installer des pièges à moustiques dans le jardin, qui imitent une proie humaine en reproduisant les odeurs du corps humain pour leurrer le moustique. Il se fait aspirer et meurt à l'intérieur.
En France, 78 départements sont concernés par la présence de moustiques tigres. Le risque est aussi la transmission de la Dengue. D'après un bulletin de Santé publique France publié mercredi 16 octobre, depuis le 1ᵉʳ mai, début de l’activité des moustiques tigres, 78 personnes ont contracté la maladie tropicale, sans pour autant avoir voyagé dans un pays où la maladie est endémique. Selon un rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses)
publié en septembre, la probabilité qu’une épidémie advienne en France hexagonale dans les cinq prochaines années est estimée entre 6 et 7 sur une échelle de 0 à 9.
