A l’occasion du débat sur la crise des gilets jaunes, jeudi 6 décembre, les présidents de groupe étaient invités à prendre la parole au Sénat. Claude Malhuret, sénateur de l’Allier a rappelé aux parlementaires que : "La loi se fait au Parlement et pas sur les ronds-points ».
Comme les autres présidents de groupe, le sénateur de l’Allier Claude Malhuret s’est exprimé jeudi 6 décembre à l’occasion du débat sur la crise des gilets jaunes. « La France est le plus révolutionnaire des pays conservateurs. Et la crise politique et sociale qui nous guette depuis 30 ans est arrivée », a déclaré le président du groupe Les indépendants-République et Territoires.
« Cette colère (…) nous l’avions sentie venir, dans nos campagnes, dans nos quartiers, dans nos territoires. Et pourtant année après année, nous n’avons pas su relever le défi. Par lâcheté peut-être. Par faiblesse sûrement. Par renoncement c’est certain. Nous n’avons pas réformé alors que tous les autres autour de nous réformaient. Et en punition, nous avons eu le pire des deux mondes. Plus de dépenses publiques et moins de services publics, plus de dettes et moins de justice, plus de mots et moins d’actes », a poursuivi l’ancien maire de Vichy.
La France, un pays « recordman du monde de la fiscalité »
« Les événements nous mettent au pied du mur. Est-ce que nous allons sortir de cette crise comme de tant d’autres auparavant, avec un rafistolage qui ne changera rien ? Ou est-ce que nous allons profiter de cet électrochoc pour poser enfin et résoudre le sujet essentiel, soigneusement mis de côté depuis des années (…) Est-ce que nous allons enfin à parvenir dans notre pays, recordman du monde de la fiscalité, à faire ce que plusieurs de nos voisins ont réussi : l’optimisation et la rénovation profonde de la dépense publique et des services publics, seul moyen de parvenir à la baisse des impôts, donc à la hausse du pouvoir d’achat, réclamé aujourd’hui », a poursuivi l’ancien secrétaire d’Etat de Jacques Chirac.
Dans une démocratie, il est préférable de mettre des bulletins dans des urnes que des pierres dans les vitrines
La grande consultation annoncée par le Premier Ministre, devra être suivie d’effet, a insisté Claude Malhuret : "Si ce Grenelle de la fiscalité et de la transition écologique devait consister à noyer le poisson, à mettre la tête dans le sable en attendant des jours meilleurs, alors la colère d’aujourd’hui ne sera rien en comparaison avec celle qui saisira les Français qui depuis longtemps n’en peuvent plus des autruches. Si, au contraire, vous saisissez cette occasion que l’histoire vous présente, alors peut-être avez-vous une chance, dans des conditions difficiles, de réformer vraiment ce pays qui crève de ne pas avoir été réformé ».
S’adressant aux parlementaires, le sénateur de l’Allier a lancé : « Chacun a le droit d’aimer ou de ne pas aimer les gilets jaunes, chacun a le droit de soutenir leurs revendications ou de les trouver confuses et irréalisables. Chacun a le droit de penser qu’on peut bloquer les routes ou, comme c’est mon cas, d’être allergique aux atteintes à la liberté d’aller et venir. Mais à la fin des fins, dans une démocratie représentative, la loi se fait au Parlement et pas sur les ronds-points. Pour les mêmes raisons que dans une démocratie, il est préférable de mettre des bulletins dans des urnes que des pierres dans les vitrines".
».
#DirectSenat #GiletsJaunes Claude Malhuret @Indep_Senat : "Chacun peut aimer ou ne pas aimer les gilets jaunes (...) A la fin des fins, la loi se fait au Parlement et non sur les ronds-points." pic.twitter.com/roqO57qZGq
— Public Sénat (@publicsenat) 6 décembre 2018