"Les gens ont faim, ils ont la rage", 6 ans après le début du mouvement des gilets jaunes, la colère est toujours là

Il y a 6 ans, le 17 novembre 2018 démarrait le mouvement des gilets jaunes. Des rassemblements étaient organisés notamment à Toulouse ce samedi. Une poignée de manifestants ont répondu à l'appel.

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"Rejoignez-nous, ça va péter !" Dans les rues Toulouse, un gilet jaune interpelle les passants. Mais c'est un défilé modeste qui déambule ce samedi 16 novembre. 6 ans après le début de ce mouvement social contre la précarité, les taxes, le coût du carburant, les gilets jaunes sont toujours là. Mais on est loin des dizaines de milliers de personnes rassemblées tous les samedis pendant 1 an.

Un terreau propice

Pour les manifestants présents, la mobilisation n'est pas là mais les raisons de la colère plus que jamais d’actualité. Gabriel est étudiant en philosophie. Il a participé à la manifestation du jour et s'étonne.

"C'est un mouvement social qui a fait peur à nos dirigeants. Je ne vois pas pourquoi ça ne continuerait pas sachant que la casse sociale elle continue ! Les prix ont explosé ! Il y a de plus en plus de gens qui ont de moins en moins de quoi se nourrir. Les gens ont faim, ils ont la rage. Je trouve étonnant qu'on ne soit pas plus nombreux aujourd'hui qu'il y a 6 ans", regrette cet étudiant toulousain.

Dans le cortège parti en début d'après-midi de Jean Jaurès, Lisa a aujourd'hui trente ans. Elle se souvient des mobilisations alors qu'elle était étudiante. Elle les avait suivis un peu à distance.

Pour elle, toutes les conditions sont réunies pour que les gilets jaunes mobilisent à nouveau. "Il faut qu'on soit tous debout, tous dans la rue face à l'urgence climatique et sociale. Les gilets jaunes c'est anonyme, il n'y a pas de chef", confie la jeune femme à notre équipe de journalistes sur place Candice Antiga et Virginie Beaulieu.

6 ans après

Dans la rue, les passants ne se réjouissent pas tous de voir les chasubles jaunes de retour.

"S'ils ne cassent rien, ils peuvent manifester ! Mais ils ne sont pas nombreux il me semble", réagit une Toulousaine en marge du cortège.

Toulouse avait été l'un des fers de lance de la contestation.

En janvier 2019, des heurts violents, des scènes de guérilla urbaine avaient agité la ville avec à l'époque 350 interpellations et 34 incarcérations, indiquait le procureur de la République. De leur côté les manifestants dénonçaient la violence de la répression policière.

Il y a un mois l'Etat était condamné à payer 470 000 euros à la ville de Toulouse pour les dégâts occasionnés dans les manifestations.

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