Eric Lunier, alias "Ricou" le gilet jaune : cinq ans après le mouvement social, qu'est-il devenu ?

Il y a cinq ans, en plein mouvement des gilets jaunes, Eric Lunier dit "Ricou" ralliait à pied la ville de Mende, en Lozère, à Paris. Il allait porter ses doléances à Emmanuel Macron. Cinq ans après, qu'est devenue cette figure médiatique des gilets jaunes ?

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Je ne vais plus en manifestation”, avance d’emblée Eric Lunier, alias “Ricou”, quand on vient prendre de ses nouvelles. “Ça ne veut pas dire que j’arrête le combat”, tempère immédiatement ce père de 57 ans, dont la marche à pied entre sa ville de Mende, en Lozère, et l’Élysée avait été largement médiatisée en 2020, en plein mouvement social des gilets jaunes.

Cet éducateur dans les sports mécaniques souhaitait alors remettre ses doléances en main propre au président de la République, Emmanuel Macron. Gilet jaune sur le dos, il avait été empêché de continuer son chemin “à 300 mètres de l’Élysée”. Finalement, un conseiller du président était venu récupérer les doléances. À la fin de sa course vers le palais présidentiel, il était accompagné de plusieurs autres marcheurs en gilet fluorescent.

“Ça n’a pas apporté que du positif”

"On s'est tous un peu écartés du mouvement”, nous apprend Eric Lunier cinq ans plus tard. De retour à Mende après son périple, ce dernier raconte avoir subi une forme d’opprobre sociale. “À Mende, on nous en voulait, il y avait beaucoup de jalousie”, décrit-il, sa médiatisation ayant, d’après lui, fait quelques envieux.

Sa médiatisation a aussi attiré l’attention de ceux qui ne voyaient pas les gilets jaunes d’un bon œil. “Mon fils recevait des menaces de mort en ligne”, explique-t-il. “Ça n’a pas apporté que du positif”. L’un de ses compagnons de marche vers Paris, fonctionnaire du service des impôts, aurait été licencié. Quant à Eric Lunier lui-même, une affaire de justice lui a valu sept mois de prison avec sursis et lui a fait perdre temporairement sa carte professionnelle.

"Certains sont rentrés avec sincérité et ont ensuite enfilé le costume à paillettes !"

Eric Lunier, ancien gilet jaune

à France 3 Occitanie


Les derniers mois du mouvement des gilets jaunes lui ont semblé amers. “Il y en a, dans le mouvement, qui refusaient l’autorité des leaders politiques, mais qui se comportaient comme eux”. “Je me rappelle certaines manifs à Montpellier. J’ai senti que j’étais dans un mouvement où certains étaient là pour s’amuser”, déplore-t-il : "Certains sont rentrés avec sincérité et on ensuite enfilé le costume à paillettes !

Parti de Mende

Depuis, Eric Lunier a déménagé au Malzieu-Ville, un village de 700 habitants à 50 kilomètres de Mende, où il a repris son activité d’éducateur en sports mécaniques. “Je ne participe plus à des mouvements déclarés, mais j’essaie de toucher davantage les politiques. Les changements ne pourront venir que par la politique. Si on n'a pas un politique qui nous représente, on ne pourra jamais y aller”, estime celui qui se déclare “pacifiste”. Un temps, il a soutenu à titre personnel Jean Lasalle, député (divers droite) et candidat présidentiel en 2022, qu’il avait rencontré à Paris, avant que celui-ci ne mettre fin à sa carrière politique l’année dernière.

Une chose est certaine pour lui : l’agitation sociale “reviendra mais peut-être sous une autre forme”. Pas immédiatement, espère-t-il cependant. Toujours un œil attentif à l’actualité nationale, il estime “qu’en ce moment, la France est une poudrière, ça pourrait s'embraser et ne rien donner de bon”.

Aujourd’hui, son quotidien, Eric Lunier le passe donc surtout auprès des jeunes qu’il éduque aux sports mécaniques. “Certains ont cinq secondes de concentration et ne respectent pas les adultes”. Et là aussi, il voit un combat à mener.

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