Depuis le 3 novembre, un mouvement de grève national touche les livreurs indépendants en France. À Montpellier près d'une cinquantaine a défilé dans les rues du centre-ville en début d'après-midi pour dénoncer une baisse de rémunération et obtenir un meilleur statut.
Du bruit et de la colère pour dénoncer une nouvelle grille tarifaire qui a bien du mal à passer.
11 €75 de l’heure. C'est la rémunération accordée désormais par Uber Eats à ses livreurs mais pour eux le compte n’y est pas.
"On est payé 1€,26 le kilomètre mais ça ne compte pas l'attente. Plus la ville est importante plus il y a de temps d'attente car il y a plus de coursiers, moins de demandes et le temps d'attente sont excessifs", indique Jason Le Grux, représentant de l'association des coursiers engagés.
Statut précaire
Les livreurs ont manifesté la défense de leur statut notamment celui d’autoentrepreneur imposé par les plateformes de livraison ou les droits sociaux sont souvent bafoués. Ils ne sont pas salariés des plateformes avec lesquelles ils travaillent. Ils doivent se connecter sur l'application pour pouvoir réaliser des courses et ils peuvent d'ailleurs travailler pour plusieurs employeurs.
Trois plateformes
Il y a trois plateformes principales : l'Américaine Uber Eats, la Britannique Deliveroo et l'Anglo-Néerlandaise Just Eat. En 2021 Uber Eatsemployait 35.000 livreurs en France, 25.000 restaurants inscrits dans 230 communes. Deliveroo,14.000 livreurs pour 20.000 restaurants dans 300 communes. Pour Just Eat était présente dans 2.000 communes en France
Témoignages anonymes par peur des représailles
"Nous ne sommes même pas des autoentrepreneurs.
C'est Uber qui commande. Dès qu'il y a un problème ce sont les livreurs qui paient les pots cassés.
LivreurAnonyme
On ne peut pas les appeler au téléphone ni aller les voir", confie un livreur de manière anonyme par peur des représailles. Cette mobilisation, la première du genre dans un secteur à la représentation syndicale très faible, a eu lieu dans plusieurs villes de l’hexagone.