Huit membres du "groupe de Tarnac" comparaissent ce mardi 13 mars à Paris, poursuivis pour des dégradations d'une ligne SNCF. Ils sont également soupçonnés d’être à l’origine de violences commises à Vichy en 2008, en marge d'une rencontre des ministres européens de l'Intérieur.
Poursuivis pour de simples dégradations d'une ligne SNCF alors qu’en 2008 ils avaient été mis en cause pour terrorisme (*), les huit membres du "groupe de Tarnac", qui comparaissent ce mardi 13 mars à Paris, sont également soupçonnés d’être à l’origine d’actions violentes contre des intérêts de l'État perpétrées le 3 novembre 2008 à Vichy, lors d'une manifestation organisée en marge d’une rencontre des ministres européens de l'Intérieur.
Mais si lors d’une récente conférence presse, Julien Coupat a bien reconnu avoir été présent à Vichy ce soir là, il a tenu à minimiser sa participation : "Sur les images de surveillance, on me voit tirer une corde [pour arracher une barrière], rien de plus", assure-t-il. "Il s'agissait d'un sommet des ministres de l'Intérieur à Vichy sous l'égide d'Hortefeux... Le problème pour moi c'est plutôt qu'il y ait si peu de gens mobilisés".
L'affaire Tarnac avait débuté le 11 novembre 2008 par la spectaculaire arrestation d'une dizaine de membres d'une communauté libertaire installée à Tarnac, en Corrèze, par 150 policiers cagoulés.
La justice leur reprochait alors notamment d'avoir participé au sabotage d'une ligne SNCF à Dhuisy Seine-et-Marne. Pour le procureur de Paris à l'époque, Jean-Claude Marin, Julien Coupat était "le dirigeant d'une structure à vocation terroriste". Les autorités voyaient dans la "cellule invisible" de Tarnac un Action Directe en puissance, en référence au groupe armé d'extrême gauche des années 1970-1980.
Mais après neuf ans d'une enquête contestée menée sur une qualification terroriste, la justice juge finalement Coupat et sept autres prévenus selon le droit commun, en correctionnelle. Il comparaît notamment pour "participation à une association de malfaiteurs".
(*) Après neuf ans d'enquête et de polémiques, la Cour de cassation a finalement abandonné la qualification terroriste en 2017