Un débat entre 5 candidats aux élections départementales de l’Allier était organisé lundi 14 juin sur France 3 Auvergne avec Claude Riboulet (UDI), Véronique Pouzadoux (DVD), César Boujon (RN), Marie-Françoise Lacarin (PC) et Arnaud Petelet-Valero (EELV). Voici ce qu’il faut retenir du débat.
A l’approche des élections départementales, un débat entre 5 candidats issus de divers cantons de l’Allier était organisé lundi 7 juin sur le plateau de France 3 Auvergne en collaboration avec le journal la Montagne et France Bleu pays d'Auvergne. Etaient invités à débattre :
- Claude Riboulet, président sortant du conseil départemental, candidat de l’Union du centre et de la droite avec son binôme Anne Saint-Julien. Dans son canton de Commentry sont aussi candidats Josiane Auberger et Sylvain Bourdier pour l’union de la gauche et des verts.
- Véronique Pouzadoux, maire de Gannat et conseillère départementale, représente l’union du centre de la droite avec son binôme André Bidaud. Face à eux dans le canton de Gannat, Aline Jeudi et Xavier Robert sont les candidats de la gauche et Quentin Julien et Viviane Monnay se présentent pour le Rassemblement National.
- César Boujon est membre du Rassemblement National et se présente avec Marie-Hélène Vandenbogaerde dans le canton de Dompierre-sur-Besbre. Face à eux, Fabrice Maridet et Isabelle Ussel de l’Union de la droite et du centre et Valérie Gouby et Pascal Vernisse de l’union de la gauche.
- Marie-Françoise Lacarin, maire de Cressanges et conseillère départementale est membre du parti communiste. Son binôme s’appelle Jean-Marc Dumont. Elle se présente dans le canton de Souvigny, face à Frédéric Verdier et Agnès Challeton de l’Union de la droite et du centre.
- Arnaud Petelet-Valero est le candidat de l’union de la gauche et des écologistes. Son binôme s’appelle Stéphanie Moubamba et dans le canton de Vichy 2, ils se présentent contre Romain Lopez et Evelyne Voitellier de l’Union du centre et de la droite.
Retrouvez ici le débat dans son intégralité.
Une "bonne gestion" de la crise sanitaire
Dans ce département de l’Allier, on compte 19 cantons et donc 38 conseillères et conseillers départementaux à élire. L’Allier est l’un des départements où le taux de vaccination est le plus élevé en Auvergne-Rhône-Alpes, une satisfaction pour Arnaud Petelet-Valero (EELV) : « Il faut féliciter l’ensemble des acteurs, tous les élus du département et évidemment nos soignants, et leur tirer encore un grand coup de chapeau pour cette mobilisation ainsi qu’à tous les bénévoles et les agents territoriaux qui ont participé à cette réussite. Il ne faut pas considérer que le combat est gagné, il y a encore beaucoup de monde à aller chercher, à aller convaincre. On a une proposition très concrète avec la création de centres de santé. »
Marie-Françoise Lacarin (PC) partage cet avis : « C’est une belle réussite pour le département d’avoir réussi le challenge de la vaccination. Aujourd’hui, la question de la santé est une question très préoccupante pour les habitants. Il nous faut agir sur la prévention, il faut travailler sur la question de la démographie médicale et ouvrir la question des centres de santé, pour salarier des médecins. » César Boujon (RN) déclare : « La crise a été très bien gérée, c’est pour cela que nous avons l’un des taux de vaccination les plus importants. Il faut s’en féliciter et il ne faut pas s’arrêter là. »
Véronique Pouzadoux (DVD) salue une « bonne gestion de crise ». « On a une pensée pour toutes les victimes. Je remercie vraiment le département d’avoir été le moteur de la vaccination mobile », ajoute-t-elle. Claude Riboulet (UDI) précise : « On a été le 1er département à lancer la vaccination mobile dans la proximité, au cœur des cantons. C’est aussi ce qui participe à ce que nous ayons, ces derniers jours, cette première place dans les départements les mieux vaccinés. Quand on confie aux collectivités ces politiques-là, on voit que les résultats sont efficaces. »
Les transports pour désenclaver l’Allier
La thématique des transports est abordée avec notamment le chantier de la mise à 2x2 voies de la RN7 d’ici 2030. Claude Riboulet (UDI) affirme : « Avec la Région, on mettra de l’argent pour enfin mettre à 2x2 voies la RN7 dans l’Allier, quand bien même c’est une route nationale. Si l’Etat met autant chez nous que ce qu’il a mis en Saône-et-Loire ou dans la Nièvre, d’ici 2030, le chantier est engagé. Oui, on met de l’argent sur les routes, même quand elles sont nationales. » Selon lui, le coût total du chantier s’élève à 354 millions d’euros. César Boujon (RN), à propos de la RCEA : « On peut profiter du passage généré pour faire découvrir le département à tous ces gens et en leur expliquant ce qu’est le Bourbonnais. On a beaucoup d’églises, de châteaux, d’abbayes… On pourrait essayer de les faire s’arrêter pour leur expliquer l’histoire du département ».
Marie-Françoise Lacarin (PC) réagit : « Sur la question de l’engagement pris sur la RCEA, la condition c’était qu’en contrepartie l’Etat avance sur le chantier de la RN7 et la mise à niveau de l’ensemble de cette route. Le département de l’Allier a un retard très important sur son désenclavement. L’effort qui a été fait sur la RCEA et sa mise en concession, la contrepartie c’était que l’Etat avance sur ce chantier. On constate, avec la mandature qui vient de se terminer, que les choses n’ont pas autant avancé que cela alors que je pense que le département aurait pu être le moteur pour solliciter l’Etat et faire en sorte que les engagements pris soient respectés. »
Véronique Pouzadoux (DVD) indique : « Je suis très heureuse que les routes soient d’importance pour tout le monde autour de cette table parce que sur certains programmes qu’on peut lire, il ne faut plus du tout investir dans les routes et tout va passer par la trottinette, par le train. Je suis contente que l’on se rende compte que les routes sont importantes dans l’Allier. Aujourd’hui on met 16 millions d’euros sur les routes, on va continuer d’investir. Notre majorité a d’ailleurs remis en place l’aide à la voierie pour toutes les communes.»
« Il y a beaucoup de caricatures et je le regrette », affirme Arnaud Petelet-Valero (EELV). « Est-ce qu’on peut se satisfaire, à l’heure actuelle, que la pollution atmosphérique aux particules fines tue 3 fois plus que le COVID ? Est-ce qu’on peut se satisfaire du fait que le transport en France émet 30% des gaz à effet de serre responsables directement du réchauffement climatique. On en paye déjà les conséquences aujourd’hui. Aller vers le tout-routier comme le fait la majorité, c’est une erreur gravissime. L’Allier est complétement en dépendance de la voiture, ce serait irresponsable de dire aux habitants d’arrêter de l’utiliser, j’aimerais qu’on arrête les caricatures. » Tous s’accordent à dire que le désenclavement du département passe aussi par une meilleure offre de service dans le domaine ferroviaire, qui demeure une compétence nationale et régionale.
La question des éoliennes au cœur du débat
Claude Riboulet (UDI) se dit « contre » l’éolien : « L’un des marqueurs du potentiel du territoire bourbonnais, ce sont nos patrimoines : le bâti historique et le patrimoine naturel diversifié. Ce dont on est convaincus, c’est que ce n’est pas en mettant des éoliennes de 240 mètres qui vont totalement défigurer nos paysages qu’on va être attractifs. Ma position est simple : dès que les éoliennes ce sera beau autour du Mont Saint-Michel, sur l’île de Ré, à l’île d’Oléron, dans la baie de Cannes et sur les îles de Lérins ça sera beau aussi dans le Bourbonnais. Tant que c’est moche là-bas, ce sera moche aussi chez nous. »
Au total, 200 à 250 éoliennes pourraient être implantées dans l’Allier. Véronique Pouzadoux (DVD) ajoute : « La majorité est contre l’éolien. La principale énergie c’est celle qu’on ne produit pas. C’est la politique que nous menons : l’économie d’énergie dans les habitations, dans les bâtiments publics. Oui, il faut de l’énergie renouvelable, du photovoltaïque, de l’éolien, de la méthanisation, de l’hydroélectricité… Il faut qu’on se pose la question de ce qu’on peut faire dans l’Allier. » Arnaud Petelet-Valéro (EELV) indique : « Je pense qu’il faut sortir de ce débat binaire. L’urgence climatique nous oblige au développement des énergies renouvelables. Il faut qu’on ait une production d’énergie relocalisée sur le département. Ce sont ces alternatives qu’il faut développer mais pas n’importe où et pas n’importe comment. Ce n’est pas avec des positions très fermées qu’on va faire avancer les choses. Il faut mettre tout le monde autour de la table et c’est le rôle du département ».
« Bien sûr que ça cristallise mais si on prend les choses par ce biais-là on ne s’en sortira pas », réagit Marie-Françoise Lacarin (PC). « On ne peut pas faire comme si on ne savait pas. On ne peut pas ignorer les débats. Aujourd’hui, les communes s’intéressent à l’éolienne et se laissent convaincre parce qu’il y a un problème financier au niveau des communes et qu’elles y voient la possibilité de nouvelles ressources financières. » Valérie Pouzadoux (DVD) réagit : « Nos maires sont des gens responsables qui misent sur des projets responsables pour nos communes et pour notre Bourbonnais ».
Sur cette question, César Boujon (RN) propose : « Pourquoi pas installer du photovoltaïque sur les bâtiments publics. Ca peut être une option. Il y a beaucoup d’alternatives aux éoliennes. Les éoliennes, nous sommes contre et ça peut se comprendre. On parlait tout à l’heure de l’intérêt pour l’Allier des gens extérieurs : si on rajoute 200 éoliennes dans le département, je ne suis pas sûr qu’il y ait encore beaucoup de maisons qui vont se vendre. Le milieu agricole est très avancé au niveau du photovoltaïque et on peut continuer de le développer et de produire de l’électricité verte. »
Le 1er tour des élections départementales aura lieu le dimanche 20 juin.