Ambroisie : en Auvergne-Rhône-Alpes aussi, c'est le moment de l'arracher

C’est l’affaire de tous, rappellent les acteurs de la lutte contre l’ambroisie. Une plante envahissante dont le pollen est très allergisant, particulièrement bien implantée en Auvergne-Rhône-Alpes. Et qui doit être arrachée avant sa floraison. Le mois de juin est déterminant.

Il n’en faut pas beaucoup, quelques grains de pollens par mètre cube d’air, pour que les symptômes apparaissent chez les personnes sensibles : rhinite en août-septembre, toux, conjonctivites, trachéite, et parfois urticaire ou eczéma. « Dans 50 % des cas, l’allergie à l’ambroisie peut entraîner l’apparition de l’asthme ou provoquer son aggravation », soulignent les acteurs de la lutte contre cette plante envahissante. Selon la zone, « 6 à 21% de la population exposée est allergique ».

Une fréquence importante, un enjeu de santé public... Le 23 juin aura lieu la 7e journée internationale de lutte contre l’ambroisie. L’occasion de sensibiliser le plus grand nombre. Et la région Auvergne-Rhône-Alpes est particulièrement exposée.

De l'Allier à la vallée du Rhône


Originaire d’Amérique du Nord, l’ambroisie est apparue en France au milieu du XIXe siècle. « Une des premières implantations en France date de 1860 dans l’Allier », relate Pascale Tarrade, animatrice et coordinatrice du plan régional de lutte contre l’ambroisie à la FREDON Auvergne. « Elle est arrivée avec du fourrage pour les chevaux ».

« Jusque dans les années 50, la présence de cette plante ne posait pas trop de problème », poursuit-elle. Mais elle s’est développée avec l’activité humaine, avec « les grands travaux d’aménagement » et « les voies de communication existantes », elle s’est étendue à la vallée du Rhône, devenant ainsi un véritable « fléau » en Rhône-Alpes. Elle est aussi très présente en Auvergne, notamment dans le Puy-de-Dôme et l’Allier. Les données figurant sur la carte ci-dessous de 2016 ont d’ailleurs évolué. « Le fond de carte est de moins en moins gris dans le Cantal », observe Pascale Tarrade.


L’ambroisie est donc l’affaire de tous, estiment les acteurs de la santé publique. En Auvergne, la FREDON, Fédération Régionale de Défense contre les Organismes Nuisibles, est missionnée depuis 2014 par l’ARS pour conforter et intensifier la dynamique engagée contre sa prolifération.
Un réseau de référents communaux et intercommunaux a été mis en place à partir de 2015. Des personnes formées et sensibilisées à la problématique. « On a 1.400 référents sur le territoire auvergnat », détaille Pascale Tarrade, « il s’agit souvent d’un élu et d’un agent. Ca permet d’avoir un meilleur état des lieux et d’intervenir dès les premiers pieds », assure-t-elle. 

Surveillance et arrachage


Mais cela ne concerne pas que les collectivités et les pouvoirs publics. Pour enrayer sa propagation, les habitants aussi sont sollicités : agriculteurs, particuliers, etc. L’ambroisie est partout, en ville comme à la campagne, « sur le bord des routes, dans les jardins ou les champs ». Elle apprécie particulièrement les sols nus ou remaniés.
L’intégralité d’Auvergne-Rhône-Alpes est d’ailleurs couvert par des arrêtés obligeant à sa destruction. Les propriétaires doivent l’arracher. Et s’ils aperçoivent une zone infestée, ils sont invités à le signaler sur la plateforme SIGNALEMENT-AMBROISIE. Le mois de juin est une période cruciale. Car la plante est « suffisamment développée pour être reconnaissable mais n’a pas encore commencé sa floraison ». C’est donc le moment adéquat pour l’empêcher de produire et disséminer du pollen.



Comment reconnaître l'ambroisie ?

La plante, qui peut atteindre plus d’un mètre de hauteur, présente un port buissonnant, des tiges velues rougeâtres à maturité, des feuilles minces vert clair très découpées. Elle fleurit généralement entre mi-juillet et mi-septembre, produisant plusieurs millions de grains de pollens par jour et par pied. Attention, toutefois, à ne pas la confondre avec l’armoise vulgaire, dont le dessous des feuilles est argenté.
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