Le député UMP de l'Isère Alain Moyne-Bressand a annoncé avoir déposé une proposition de loi visant à renforcer la lutte au plan national contre l'ambroisie, une plante très allergisante qui ne cesse de proliférer en France et dans d'autres pays européens.
"Lutter contre cette plante est un chantier immense tant elle s'est développée sur notre territoire", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse. Le texte, issu des travaux du "comité parlementaire ambroisie", créé en avril 2011 et présidé par M. Moyne-Bressand, prévoit que cette plante soit déclarée "végétal nuisible" par les autorités et soumise à "une lutte obligatoire permanente".
"Tout occupant d'une parcelle", qu'il soit agriculteur, particulier, collectivité, entreprise, sera tenu de "procéder à ses frais à la suppression de la plante avant sa floraison", indique la proposition de loi. L'ambroisie a depuis des années fortement colonisé toute la vallée du Rhône, s'est étendue aux régions voisines comme la Bourgogne, le Centre, l'Auvergne et Paca et à un moindre degré quasiment dans toutes les autres régions.
Un problème de santé publique
Le pollen de l'ambroisie, qui fleurit en juillet pour environ deux mois, provoque des allergies (conjonctivite, rhinite, gênes respiratoires, toux et parfois de l'asthme, plus rarement de l'eczéma). "C'est devenu un réel problème de santé publique aujourd'hui, avec des coûts associés très importants", a souligné Michel Thibaudon du Réseau national de surveillance ambroisie (RNSA)."Lutter contre la prolifération de l'ambroisie est un travail qui ne s'arrêtera pas, d'où la nécessité de s'appuyer sur un texte de loi pour le renforcer", a ajouté le spécialiste.
Selon le réseau RNSA, 10 à 20% de la population de Rhône-Alpes développe des allergies au pollen d'ambroisie, ce qui a occasionné en 2011 des dépenses de santé de l'ordre de 20 millions d'euros (consultations, médicaments, arrêts de travail).
Une éradication impossible
Lionel Chauvel, chercheur à l'Inra et membre de l'Observatoire de l'Ambroisie, a estimé que "l'éradication de cette plante semblait difficile à atteindre tant elle est désormais installée sur le territoire". Mais, a-t-il ajouté, "il faut arriver à la régulation la plus puissante possible, en agissant dans les départements fortement touchés mais aussi dès maintenant là où elle est encore peu présente et où on peut encore prévenir les impacts sanitaires".Cette plante s'implante dans toutes sortes de lieux, des champs cultivés, aux bords de route en passant par les bords de rivière, les chantiers, les parcs et les jardins. Les moyens de lutte sont le fauchage, l'arrachage, le désherbage chimique ou thermique ou le pâturage par des moutons.