Ce vendredi 5 mai, la préfecture vient de déclencher l'alerte sécheresse pour la rivière Ardèche. En ce début mai, son niveau est bas, semblable à son niveau en plein été. Il faut donc s'attendre à des restrictions de l'usage de l'eau dans le secteur. De leur côté, les loueurs de canoë veulent rester confiants.
En Ardèche, près du site touristique de Vallon-Pont d'Arc, les canoës sont sortis. Pourtant, le niveau de la rivière est bas : le débit n’est que de 6 mètres cubes par seconde, comme pour un mois de juillet.
Pour les touristes kayakistes, venus descendre la rivière, la météo n’est plus le seul critère, le niveau d’eau compte aussi. Julie se prépare pour faire la descente des gorges de l'Ardèche. Mais au préalable, elle s'est renseignée sur le niveau d'eau. C'est presque devenu une habitude.
"La sécheresse va devenir de plus en plus présente et répétitive d’une année sur l’autre donc il faut se poser la question. Nous étions dans les gorges du Verdon l’année dernière et nous avons connu la problématique des gorges asséchées. Alors, on connait ce sujet", explique la jeune femme.
Barrages, quid des taux de remplissage ?
Pour que la rivière soit toujours navigable l’été, deux barrages en amont retiennent l’eau des pluies de l’hiver. Celui de Montpezat-sous-Bauzon et celui du Chassezac. Mais ils sont, eux aussi, touchés par le manque d’eau. Le premier n’est rempli qu’à 50 % et le second à 80 %.
Ces barrages sont une bouée de secours pour les loueurs et les activités touristiques. Mais la situation va-t-elle se maintenir ? Comme Jean-Yves Nagy, certains préfèrent voir le verre à moitié plein. "Moi ça ne m’inquiète pas, on espère toujours un peu d’eau. Il faut rester positif. Malheureusement, dans certains endroits, ils n’ont pas d'eau du tout, mais nous, on espère pouvoir continuer à travailler comme les autres années", explique-t-il.
Biodiversité en danger, pas seulement !
Du côté du syndicat de la rivière, l'heure est davantage à l'inquiétude. Un niveau trop bas de la rivière et c’est toute la biodiversité qui est touchée. Même si la rivière est habituée aux épisodes de chaleur, sa capacité de résilience a aussi ses limites.
"Si ces phénomènes durent trop longtemps, se répètent trop et commencent - comme cette année - au printemps, ce sont tous les milieux qui vont en pâtir et c’est l’ensemble du territoire, pour l'agriculture, eau potable et le tourisme, qui va aussi en pâtir", assure Sophie Ferraris, chargée de mission de l'Établissement Public Territorial du Bassin versant de l'Ardèche (EPTB).
L'Ardèche, en alerte sécheresse
En raison de ce niveau d'eau trop bas, la préfecture vient de classer la rivière Ardèche au niveau alerte, comme c’était le cas déjà pour la rivière de la Beaume et du Chassezac.
"La baisse progressive des débits dans les rivières impose de prendre les premières mesures de restriction des usages de l’eau sur le bassin versant de l’Ardèche, placé en alerte, et de renforcer celles sur le bassin versant de la Cèze, placé en alerte renforcée", a indiqué la préfecture dans son arrêté ce vendredi.
Pour les secteurs en alerte, le lavage des voiries est interdit sauf impératifs sanitaires et balayeuses automatiques. Le lavage des voitures est interdit excepté dans les stations de lavage professionnelles recyclant l'eau et pour les véhicules ayant un impératif sanitaire. Les fontaines publiques à circuit ouvert sont interdites.
Les restrictions pour les secteurs en alerte concernent aussi les pelouses, espaces verts publics ou privés : l'usage de l'eau est autorisé 3 jours par semaine (lundi, mercredi et vendredi) de 20h00 à 9h00.
Par ailleurs, les mesures d’alerte déjà prises sur les bassins versants de l’Ouvèze-Payre, de la Beaume-Chassezac et du Doux-Ay sont maintenues.