"La santé n'a pas de prix. Non à la fermeture de la dernière maison du don en Ardèche". Une pétition a été mise en ligne ce 27 octobre 2020, réclamant au président de l'Etablissement Français du Sang, le maintien de la maison du don d'Annonay. Celle-ci devrait fermer à l'été 2021.
Pour l'Amicale des donneurs de sang d'Annonay, il est "un double discours" de la part de l'Établissement Français de Sang, qualifié d'inadmissible. "Vous faites régulièrement des appels au don, et nous alertez sur la pénurie de poches, tout en fermant discrètement les points de collecte fixe qui sont vos premières ressources de sang", écrivent les rédacteurs d'une pétition, mise en ligne le 27 octobre 2020. Leur volonté : le maintien de la maison du don de sang d'Annonay.
Dernier point de collecte fixe d'Ardèche
L'Amicale des donneurs de sang bénévoles du bassin d’Annonay est vent debout contre le projet de fermeture du "dernier point de collecte fixe d'Ardèche". Son président, Jean-Marc Loéthal, rappelle les chiffres obtenus sur ce site de prélèvements : "sur ce point de collecte, c’est un taux de donneur de 11%, soit plus du double de la moyenne nationale. Ce sont plus de 3.498 dons sur l’année 2019, effectués par 1750 donneurs". Et ce niveau de don, l'Amicale estime qu'il ne pourra pas être maintenu avec des collectes mobiles.Responsable régional des prélèvements au sein de l'Etablissement Français du Sang, le docteur Jacques Courchelle oppose que 80% des prélèvements sanguins sont effectués en France lors de collectes mobiles organisées avec les municipalités, ou des entreprises par exemple. Mais, il précise surtout que la fermeture du site d'Annonay est inéluctable.
Fermeture pour raison économique, mais aussi pour des raisons de sécurité
Actuellement, les collectes organisées sur le point fixe d'Annonay sont réalisées trois fois par semaine : le lundi, mercredi et vendredi, avec un personnel de l'EFS, venant de Valence. "Ce temps de trajet, c'est du temps de travail et cela augmente le coût du prélèvement", reconnaît le Dr Jacques Courchelle tout en rappelant que "l'Établissement Français du Sang vit des fonds publics". En clair : le coût de revient du prélèvement doit être maîtrisé.À cela, s'ajoute la vétusté du site d'Annonay et un problème de non-conformité. En septembre 2018, l'ANSM (Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé) effectue une visite sur place. C'est cet organisme de "police sanitaire" qui délivre les agréments. Or, à Annonay, elle a pointé du doigt un risque de chute dans l'escalier menant aux locaux de collecte, situé à l'étage du Centre hospitalier.
"Un projet de rénovation a été étudié, mais le coût s'avérait exorbitant", indique le responsable des sites de collecte de Valence et d'Annonay.
Le dialogue maintenu ?
Le 22 octobre 2020, l'EFS a proposé à l'Amicale des donneurs de sang bénévoles du bassin d'Annonay "de renforcer les collectes mobiles, et de rester à proximité des donneurs".Nous sommes partenaires depuis longtemps pour la cause du don. Notre voeu, c'est de travailler ensemble sur le nouveau dispositif. Pour faire les choses bien. C'est pour cela aussi que l'on se donne six mois avant la fermeture du point fixe d'Annonay, en juin 2021.
L'amicale des donneurs de sang bénévoles du bassin d'Annonay est-elle prête à en discuter ? Pour l'heure, elle a choisi d'alerter l'opinion avec une pétition en ligne, qui sera adressée au ministre de la Santé, et au président de l'Etablissement Français du Sang. Au lendemain de sa mise en ligne, le texte a été signé par 619 personnes.