Ce service n'existe nulle part ailleurs en Limousin. Depuis quelques mois au CHU de Limoges, l'accès aux soins devient complet pour les personnes atteintes de surdité grâce à cette unité qui leur est entièrement consacrée.
Marine Sanchez est reçue, ce jour là, pour la première fois dans cette nouvelle unité du CHU de Limoges, dédiée aux patients sourds.
"Ça fait du bien"
Au bureau, le médecin est assisté d'une interprète traductrice en langue des signes française. Cette dernière traduit les mots du médecin à la patiente, puis, traduit à haute voix les propos de la patiente au médecin. Ce service n'existe nulle part ailleurs en Limousin.
"Jusqu'à présent, j'allais voir les médecins traitants, je passais par le mime, par un peu d'écrits pour essayer de communiquer, mais, du coup, il y a plein d'informations que je ne comprenais pas", raconte Marine Sanchez.
Et là, c'est la première fois que j'ai accès à un médecin généraliste qui peut tout m'expliquer de manière beaucoup plus détaillée, en présence de l'interprète. Ça fait beaucoup de bien.
Marine Sanchezpatiente
Le médecin prend donc le temps d'éclaircir certaines explications de médecins précédemment consultés par les patients. La compréhension et la confiance sont des éléments d'autant plus important pour ces personnes atteintes de surdité.
"On refait un petit peu tout le bilan quand ils arrivent ici, parce que souvent, les bilans n'ont pas été faits. Ils ont du mal, effectivement, à aller vers un médecin qui ne les comprendra pas et qui ne comprendra pas tout ce dont le patient a besoin", explique Dr. Pascale Capdeviell, médecin généraliste.
Traduction même en langue étrangère
Dans le service, même le secrétariat est assuré en langue des signes.
L'équipe compte Vincent Cottineau, un intermédiateur. Il accompagne les patients dans leur parcours de soins, et peut aussi, le cas échéant, traduire la langue des signes française dans celle d'un autre pays. Cet après-midi, c'est un patient ukrainien qui bénéficie de son aide.
Je peux reformuler, reprendre le temps de leur expliquer, c'est surtout ça, au départ, le rôle du médiateur. Alors, ça rassure beaucoup les patients, le fait que je sois sourd, on partage la même langue, la même culture.
Vincent Cottineauintermédiateur
Ouverte en mars, l'unité accueille déjà une trentaine de patients chaque mois.
Republication du 15/09/2024