À l'heure où les Jeux paralympiques mettent en lumière les difficultés que vivent au quotidien les personnes handicapées, la question de l'accessibilité aux espaces publics demeure brûlante. À Limoges (Haute-Vienne)lgré le, par exemple, de nombreux progrès restent à faire pour les concernés.
L'acquisition d'un fauteuil électrique représente la première difficulté. Une fois passée cette première épreuve d'ordre financier, d'autres obstacles attendent les personnes handicapées sur leur route. Des obstacles au sens propre. À l'heure des Jeux paralympiques de Paris 2024, qui offrent un important coup de projecteur sur l'invalidité, le quotidien ne s'améliore que trop lentement pour les concernés. Selon ces derniers, l'inaccessibilité constitue l'un problèmes les plus saillants.
La ville de Limoges n'échappe pas à la règle
"Tu vois, là, il y a encore des bosses !" Chaque jour, pour Hasnae et Hassania, deux sœurs en fauteuil roulant, le constat se révèle identique. Trottoirs étroits, cahots à répétition : dans leur quartier, comme ailleurs en ville, tout est compliqué. "Il y a des progrès qui ont été faits, notamment sur les arrêts de bus, reconnaît Hasnae, ingénieure en cyber-sécurité. Mais il y a beaucoup de secousses. On a des douleurs au niveau musculaire. Souvent, il faut se tenir si le trottoir est incliné, compenser, s'adapter... C'est très douloureux."
Si la voirie (qui fait partie des compétences de Limoges Métropole) pose problème, la simple accessibilité aux services publics peut encore relever du parcours du combattant. Au service des impôts de la commune haut-viennoise, par exemple, la porte réservée aux personnes handicapées ne fonctionne pas toujours. "Quand ça ne marche pas, malheureusement, il faut grimper une dizaine de marches, pour aller appeler une assistance", déplore Hassania, cadre en expertise comptable.
"Le handicap, c'est la première cause de discrimination en France"
Les collectivités territoriales assurent être conscientes des soucis. La ville de Limoges dispose d'une page web entièrement dédiée à la question, mais les améliorations s'avèrent infinies.
"Nous avons mis au point des groupes de travail pour considérer les cas individuels, explique René Adamski, élu à l'Accessibilité et au Handicap au conseil municipal. On en fait trois ou quatre par an. C'est très positif, ça marche très bien, et on essaye évidemment de répondre à toutes les difficultés."
Autre projet annoncé : la mise en place d'une signalétique sur les services publics appartenant à la municipalité. "Les personnes en situation de handicap pourront savoir si le bâtiment est accessible, détaille l'édile. Cela va être un gros travail. On va faire plusieurs bâtiments : la mairie, la bibliothèque, le CCAS, etc. On en a recensé trente-deux."
Néanmoins, le manque de volonté politique reste souvent dénoncé par le monde associatif. "Pour les Jeux olympiques, on a rendu la Seine baignable pour 1,4 milliard d'euros, mais pour le métro, il n'y a pas d'argent, déplore François Dupuis, de l'association "Les Paralysés de France". Les priorités sont ailleurs. Et puis, l'accessibilité, c'est aussi un comportement, un état d'esprit. Le handicap, c'est la première cause de discrimination en France."
En attendant d'éventuels progrès, l'horizon des personnes handicapées pourrait se résumer en deux mots : faire avec.