Le député ardéchois Pascal Terrasse (PS), proche d'Emmanuel Macron, "n'imagine pas et ne souhaite pas" que la manifestation contre la loi travail jeudi 23 juin soit interdite. Il juge qu'une telle interdiction serait "mortifère" pour la gauche.
Dans un entretien accordé à nos confrères de l'AFP, il déclare "Je n'imagine pas et je ne souhaite pas d'interdiction, sauf à faire de la CGT le bouc émissaire et la victime de la gauche au pouvoir".
Le député de l'Ardèche, membre des "réformateurs" (aile droite du parti), poursuit "Je ne peux pas imaginer que le gouvernement interdise une manifestation ! Sauf à mettre encore plus de monde dans la rue sur le thème : victimisation et transgression des interdits" .
"Déjà que les trois quarts des manifestants n'ont pas lu et compris la nature de la loi travail (...) L'interdiction pour le coup amènerait des manifestants non sur le texte mais sur la forme. Ce serait osé ! Et plus encore mortifère pour l'histoire et notre culture de gauche", a-t-il mis en garde.
"J'ai la conviction que les syndicats vont au moins gagner une bataille sur le gouvernement : celle de manifester jeudi", avait par ailleurs tweeté dans la matinée M. Terrasse.
Les opposants à la loi travail et le gouvernement sont en plein marchandage depuis hier, lundi 20 juin, pour savoir si la manifestation prévue jeudi à Paris sera autorisée ou non, et sous quelle forme, après les violences qui ont émaillé celle du 14 juin.
La préfecture de police s'est dite prêt à un "rassemblement statique", mais les syndicats (CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, UNL et Fidl) ont maintenu leur demande de défiler, demandant au ministre de "faire une nouvelle proposition de manifestation".